La tragédie du chômage vécue par les jeunes les pousse actuellement à commettre des gestes suicidaires. Il n'existe aucun remède miracle pour mettre fin à ce drame, mis à part la solution de l'emploi. Si au début des années 2000, il s'agissait de consolider la paix et la stabilité en mettant fin à la menace terroriste, l'amélioration de la situation sécuritaire devait immanquablement faire réapparaître au premier plan les problèmes sociaux. Parmi ces derniers, le chômage est le plus important et devient de plus en plus grave, surtout avec la poussée démographique. Aucun pays au monde n'est épargné par ce fléau, surtout que les avancées scientifiques et technologiques réduisent la marge de manœuvre en faisant reculer les besoins de main-d'œuvre. Mais les pays les plus développés et avancés cherchent régulièrement des solutions à ce fléau en développant des solutions novatrices. Dans le cas de notre pays, le plus grave est que les possibilités de créer de l'emploi à grande échelle existent. Mais la configuration obsolète du système de fonctionnement des structures bloque les initiatives et enlève tout espoir. Malgré les efforts faits, le système financier et bancaire n'est pas encore à la hauteur. Les banques fonctionnent toujours sous le régime de l'injonction. Un régime qui empêche la prise de risque dans le financement des projets. Un régime qui favorise aussi la corruption. La commission est devenue la règle pour faire avancer un projet ; beaucoup de jeunes investisseurs peuvent le confirmer. A un niveau plus élevé, l'idéologisation de l'acte d'investir fait que des milliers de projets de création d'emplois à travers l'investissement se trouvent bloqués dans les structures centrales ou régionales, quand ce ne sont pas la corruption et la tentative de racket qui les entravent. A un autre niveau, l'accès au foncier, dans certains cas, reste encore énigmatique quand ce ne sont pas les aspects négatifs décrits plus haut qui bloquent. Le développement de l'affairisme dans les institutions a transformé certaines structures de l'Etat censées favoriser le développement en véritables structures de blocage. Cette conjoncture pousse au désespoir de nombreux jeunes qui n'espèrent plus voir le bout du tunnel. Et le commerce informel semble la solution la plus facile pour nombre d'entre eux. Cette situation est encore aggravée par les discours démagogiques de plusieurs responsables à ces jeunes en situation de détresse, une situation qui nécessite d'abord une réforme de l'action de l'Etat et une plus grande transparence. Si la situation est grave, elle le sera encore plus à mesure que le temps passe et s'il n'y a pas de véritable réforme.