Le troisième numéro de la revue annuelle de la Fondation Mahfoud Boucebci, 12°12 Poésie contemporaine des deux rives, qui sera disponible dès le 10 décembre dans 35 librairies du pays, a choisi, cette année, d'orienter sa passerelle vers le Canada. Lors de sa présentation, hier, à la librairie Média Book, l'ambassadeur du Canada, Son Excellence Robert Peck, a exprimé sa fierté d'être associé au lancement de cette publication. Il précisera que pour lui celle-ci n'est que le reflet des concordances qui caractérisent les deux pays, notamment la diversité culturelle. Une diversité qui peut être une force. 12 poètes algériens côtoient 12 poètes canadiens pour évoquer les mêmes préoccupations, la même envie de changer le monde... Cette aventure, menée de front par deux poètes, Tarik Boucebci et Abderrahmane Djelfaoui, a donné naissance à un espace qui a pour but de développer la poésie en tant que valeur. Les auteurs ont été choisis au hasard des rencontres, au gré des affinités. « Ce sont des rencontres plus que des choix », précise Tarik Boucebci. A travers des textes, on découvre de notre côté Djoher Amhis, Azwaw, Rabia Djelti, Mohamed El Ouahed, Yamile Haraoui Ghebalou, ou encore, Hamid Nacer-Khodja, Malika Tablit Guerfi, Hamid Tibouchi, Abdelaziz Bannaï, Aïcha Bouabaci et bien sûr les meneurs de cette aventure. Les poètes des deux rives se lient et se liguent pour que la poésie renaisse dans un pays où elle a été enfouie dans les cendres de la tourmente. Comme le dit si bien Rabia Djelti, présente à cette rencontre : « La poésie n'a pas de frontière, et sa traduction est une fenêtre, la seule qui nous reste en ces temps gris ». Ils s'unissent aussi pour rendre hommage au grand poète algérien Jamel Eddine Bencheikh, décédé le 8 août dernier. Ils se réunissent aussi autour d'une langue commune, le français, pour donner un sens à des vues, des sensations, des souhaits... Bref, ils se rejoignent tous sur un même avis : la poésie est essentielle. La preuve : « Quand on parvient par la poésie et par la langue, à transgresser la durée pour faire lien avec le temps, l'existence est enrichie », disait Chawki Abdelamir et « ne faut-il pas croire dans la vie pour réciter de la poésie ? », se demandait Alain Monnier...