Cette revue se veut une passerelle d'échange pour faire découvrir notre culture et partager nos sensibilités communes... C'est en présence de Son excellence l'ambassadeur du Canada en Algérie, Robert Peck, des deux instigateurs de la revue, Abderahamane Djelfaoui, poète et cinéaste et Teric Boucebci, poète mais aussi président de ladite fondation sans oublier les quelques poètes que le 3ème numéro de la revue poésie contemporaine 12 x 2 consacré cette année à l'Algérie et le Canada, a mis à l'honneur. «Je suis là pour marquer le lancement de cette publication qui me touche grandement et dont je suis fier. C'est une première qui vient sceller de nouveau le 40ème anniversaire de la coopération algéro-canadienne», soulignera en préambule l'ambassadeur du Canada. M.Robert Peck ne manquera de mettre l'accent sur cette «importante passerelle d'échange entre nos artistes et les vôtres», l'ambassadeur du Canada relèvera ainsi le caractère multiculturel des deux pays ce qui fait déjà un point en commun entre l'Algérie et le Canada, autrement dit la «diversité», point essentiel qui d'après lui ouvrira d'autres possibilités afin de renforcer les expériences de part et d'autre. Teric Boucebci, nous expliquera la genèse de ce livre: «Yves Broussard, un ami poète méditerranéen comme il se définit lui-même, a fait l'interface avec Hélène Dorient, poétesse canadienne et chef de file de la poésie contemporaine des années 1990 et journaliste qui nous a aidés à préparer la partie canadienne de la publication et donc a permis à nos amis canadiens de se regrouper pour pouvoir se rencontrer avec les poètes algériens.» Cette revue comme les deux précédentes, nous affirme-t-on, est née de la nécessité de faire connaître notre culture et de faire partager notre poésie par delà les frontières, et Abderahamane Djelfaoui d'abonder dans le même sens: «C'est un grand moment d'émotion. Nous essayons depuis quelques années à travers cette revue de tenir ce pari grâce à la volonté de la société civile qui se fait par le biais de la fondation Boucebci et pour nous, quel autre symbole que d'être la passerelle d'une voix.» Ce recueil de poésie nous permet de découvrir aussi «l'extraordinaire résonance de nos sentiments». en ce froid hivernal, ce livre, nous dit-on, est une valeur qui réchauffe par ses mots, son interface musicale... Choisi au gré des affinités et des rencontres de la vie, la déclinaison poétique chez nos poètes algériens se fait par ordre alphabétique tandis que celle canadienne, du plus âgé au plus jeune. La poésie canadienne illustrée dans cette nouvelle publication se veut «active et productive», car les poètes sont tous reconnus par des prix et dans leur société de façon engagée. «La femme, la terre et la mémoire» est un thème qui revient dans les poèmes de ce recueil qui scelle de la plus belle manière qui soit «La main tendue», vers l'autre. Du côté algérien, on citera pour la présentation des poètes, Djoher Amhis qui a déjà travaillé sur Mouloud Mammeri et Jean Amrouche, l'artiste-peintre et poète Azwaw, Abdelaziz Bennaï, Aïcha Bouabaci, nouvelliste, Rabia Djelti, Mohamed El Ouahed, Yamilé Haraoui Ghebalou, universitaire, spécialisé dans l'écriture de Mohamed Dib, Malika Tablit Guerfi, universitaire, Hamid Nacer-Khodja, spécialisé en outre de Jean Senac, Hamid Tibouchi et les deux initiateurs de la revue. Evoquant chacune leurs raisons de s'adonner à la poésie, d'aucuns souligneront la beauté de cet acte qui unit les êtres malgré les différences et constitue une fenêtre à la fois dans leurs tréfonds et sur le monde «Une façon de produire de la beauté et positionner nos émotions», dira cette poétesse. Disponible dans 35 librairies, ce livre 12 x 2, poésie contemporaine des deux rives, rend hommage dans ce numéro à Jamel Eddine Bencheikh, disparu récemment. Enfin, cette revue est aussi une façon de voir le monde autrement, «d'enrichir notre perception et notre curiosité d'aller plus loin», comme dira à juste titre, A. Djelfaoui.