Cette revue annuelle se veut un espace de rencontres et de partage pour l'amour de l'écriture... La fondation Boucebci vient de publier, enfin, sa revue de poésie contemporaine de deux rives, 12 x 2. Cette 2e édition est consacrée cette fois-ci à l'Algérie et à la Belgique. On pourrait d'abord se demander pourquoi une revue poétique, éditée par une fondation à caractère scientifique. Eh bien, Teric Boucebci vous répondra tout simplement que la santé mentale et morale passe par le partage à l'issue des rencontres et la survie de la mémoire. Une idée qui a germé chez Abderrahmane Djelfaoui, lui-même poète et approuvé par Teric Boucebci. Voilà comment est née cette aventure mue par l'amour de la poésie tout simplement. Et pour présenter ce deuxième numéro de Poésie contemporaine de deux rives, une rencontre a eu lieu mardi à la librairie Enag Media Book, qui se veut essentiellement «un espace de culture». Après le 1er numéro consacré aux poètes algériens et français, celle-ci a mis tout de même 22 mois pour voir le jour. Une absence due pour moult raisons qui n'a pas découragé ses principaux fondateurs. Loin s'en faut. D'ailleurs, leurs ambitions c'est bien de pérenniser cette démarche qui émane d'abord et avant tout, d'une volonté de transmission et de découverte au-delà des générations et des frontières des poètes algériens et étrangers. «L'idée, c'est de regrouper des poètes dans une dynamique de partage». Dans la panoplie des poètes algériens des connus aux moins connus, nous pouvons lire ici mais aussi pénétrer le monde secret de Ouahiba Aboun Adjali, Ismaïl Abdoun, Mohand Abouda et Younil, El Mehdi Acherchour, Téric Boucebci, Abderrahmane Djelfaoui, Mohamed El Ouahed, Nasséra Halou, Zineb Laouedj, Habib Tengour et Mourad Yellès. A noter que Nasser Khoda a pu mettre la main sur des poèmes inédits de Jean Sénac. Un trésor pour notre patrimoine. Ont été adjoints, à côté de ceux-là, 12 poètes belges qui affirment à travers leurs poèmes, la solidarité au peuple algérien, suite au séisme qui a frappé le pays le 21 mai 2003. Parmi ces poètes, 2 membres de l'Académie royale belge, ce qui n'est pas rien. On cite : Eric Brognier, Marc Dugardin, Rose-Marie François, Gaspard Hons, Philippe Mathy, Yves Namur, Carl Norac, Lucien Noullez, Jacques Orban, Marie-Clotilde Roose, Pierre-Yves Soucy et Liliane Wouters. Pourquoi cette revue? «C'est pour rendre hommage à ceux qui ont pu maintenir le chemin dont Djamel Amrani. Malgré les années de néant et le nihilisme de certains, il faut se dire que la vie vaut la peine d'être vécue par l'écriture. Ce que nous faisons humblement, est de permettre, de retisser les liens, une visibilité, une mémoire d'écriture...», avoue Abderrahmane Djelfaoui. Et d'ajouter: «Cette revue est le fruit de rapports et se veut une porte ouverte pour relancer d'autres ramifications entre poètes pour ne plus se sentir isolé. C'est cela, le projet». Tirée à 1000 exemplaires, le prix de cette revue est de 250 DA. Un prix amplement abordable compte tenu de la qualité des écrits à lire et à savourer vivement. Au mois de juin, Yves Broussard qui dirige les éditions Autre Sud à Marseille, présentera cette revue outre-mer, à Namur. Le prochain numéro, nous apprend-on, sera confié cette fois-ci à la partie roumaine et leurs poèmes. Soulignons enfin que la revue Poésie contemporaine de deux rives sera disponible chez les libraires d'Alger et notamment à l'aéroport Houari Boumediene à partir de la semaine prochaine. C'est-à-dire mercredi prochain...