Dimanche passé, a eu lieu la présentation de la 3e revue annuelle de poésie à la librairie Media Book ; la cérémonie a été rehaussée par la présence de Son Excellence l'ambassadeur du Canada, M. Peck, et de M. Mercier, consul général, qui ont participé à la réalisation de cette revue, sous l'égide de la fondation Mahfoudh-Boucebci. Dans son discours d'ouverture, l'ambassadeur du Canada a mis l'accent sur “la qualité des relations algéro-canadiennes ; des liens qui existent déjà, et des passerelles qui se construisent entre deux Etats qui se ressemblent : le festival du monde arabe qui s'est tenu récemment au Québec et qui a permis la rencontre, lors de deux soirées, de pas moins de cinquante artistes (écrivains, poètes, musiciens). La création de noyaux d'études, par le biais de deux professeurs, partis étudier la littérature canadienne afin de l'enseigner dans les écoles algériennes. À Montréal, des universitaires algériens font honneur à l'université et à leur pays. Enfin, la similitude des deux pays — grands, multiethniques, plurilingues — permettrait à l'Algérie de profiter de l'expérience canadienne, car le modèle canadien a réussi : la diversité peut être une force si elle s'exerce dans un contexte de paix, elle peut permettre de régler les différends et en cela, le Canada peut contribuer à entamer des dialogues”. Monsieur l'ambassadeur a terminé son allocution en exprimant “sa fierté de s'être associé au lancement de cette publication” et “ses vœux de prompt rétablissement au président Bouteflika”, qui a encore “beaucoup de choses à faire”. Les poètes Téric Boucebci et Abderrahmane Djelfaoui ont présenté, à tour de rôle, le recueil. Selon T. Boucebci, c'est grâce au soutien de M. Mercier que cette rencontre entre poètes algériens et canadiens a pu se faire par le biais de cette revue de poésie contemporaine. La poétesse Hélène Dorion a fait l'objet d'une présentation au public. Auteure de 20 romans, elle obtient le prix prestigieux de poésie Stéphane-Mallarmé ; H. Dorion creuse la thématique de la main, et du temps, ses ouvrages gravitent autour de la femme, de la terre et de la mémoire, et c'est à travers ces thématiques qu'elle exprime sa sensibilité. Selon T. Boucebci, l'objectif du recueil est de le faire découvrir à un public aussi large que possible (200 points de vente à travers l'Algérie), et pourquoi pas, faire découvrir les textes aux étudiants grâce à leur insertion dans des programmes scolaires d'études de texte. Andréa Noorhead, poétesse américaine, qui s'exprime en français et en américain, est présente à la fin du recueil. “Des empreintes dans la poussière ressemblent aux fissures de l'âme toujours saignant, toujours résistant.” A. Djelfaoui, quant à lui, présente la revue sous l'angle du pari et de l'aventure : “Tenter à travers cette revue de tenir ce pari, grâce à la société civile, et à la fondation Boucebci.” Le recueil se veut “une passerelle de voix ; que dit l'autre ? Et que dit-il de lui que je partage avec lui ? Faire vivre une poésie grâce à un échange outre-Atlantique, faire toucher du doigt la richesse de la poésie au Canada, grâce à des auteurs reconnus, ayant un itinéraire, et qui ont accepté de partager”. S'ensuit la lecture d'un poème de Paul-Marie Lapointe (prix Sedar-Senghor) Je suis une main et la présentation des 12 poètes algériens ainsi que celle des 12 poètes canadiens (12x2) qui figurent dans ce recueil. Certains poètes algériens étaient présents parmi le public : D. Amhis, Azwaou, R. Djalti, Y. Heraoua-Ghebalou, entre autres, et qui ont pris la parole, pour dire, pourquoi avoir choisi la poésie comme moyen d'expression. La revue a été dédiée en hommage à Jamel Eddine Bencheikh, décédé récemment. NORA SARI