La marche est maintenue et elle aura lieu. Les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur action, malgré l'impressionnant dispositif policier déployé dans la capitale pour empêcher la marche d'aujourd'hui. «Le régime se donne en spectacle», déclare le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Mustapha Bouchachi, en réaction à cet affolement des autorités à la veille de «la marche de l'espoir». «C'est aberrant ! Les autorités qui ont déploré les violences lors des dernières émeutes, viennent de mobiliser tous les policiers du pays pour empêcher une marche pacifique à laquelle a appelé un groupe d'organisations», dénonce-t-il. Selon lui, le régime algérien est démasqué. «Avec cette réaction, le régime démontre qu'il ne veut plus s'ouvrir et qu'il refuse la démocratisation de la société», commente-t-il. Et d'ajouter : «Ils (les décideurs) savent qu'ils ne pourront plus continuer à gérer le pays de la même manière.» Pour le président de la LADDH, les membres de la CNCD et le peuple algérien sont décidés à marcher. «La marche aura lieu inch Allah (si Dieu le veut). Je lance un appel aux jeunes pour manifester pacifiquement et à ne pas répondre aux provocations», lance-t-il. Sur le même ton, le chargé de communication du Snapap, Mourad Tshicou, affirme que la CNCD poursuit ses préparatifs et ses membres sont décidés à investir la place du 1er Mai, d'où s'ébranlera la marche. «La mobilisation est au maximum. Les jeunes des quartiers d'Alger sont prêts à marcher», assurent-il. «Nous avons préparé les banderoles et les pancartes», souligne-t-il encore. Intimidation et désinformation Les membres de la CNCD dénoncent, dans la foulée, le recours par le pouvoir à l'intimidation et la propagande pour empêcher cette action. Selon Mustapha Bouchachi, des militants de la LADDH et du MDS ont été arrêtés jeudi dernier pour avoir distribué des affiches appelant à la marche. «Jeudi dernier à Oran, 5 militants de la LADDH ont été arrêtés, puis relâchés. A Alger, des militants du MDS ont été également interpellés avant d'être remis en liberté», explique-t-il. Pour empêcher les citoyens de l'intérieur du pays d'arriver à Alger, explique-t-il, les policiers contrôlent tous les véhicules. Selon des témoins, les bus de transport de voyageurs venant de l'est du pays ont été refoulés. Tous les moyens sont bons pour empêcher les manifestants d'arriver à la capitale. Outre les intimidations, les autorités ont actionné les médias publics et parapublics pour réduire l'ampleur de la mobilisation. Ces derniers n'ont pas cessé, depuis une semaine, de donner la parole à des organisations satellites qui se sont démarqués d'une action à laquelle elles n'ont jamais appelé. Interrogé à ce sujet, le chargé de communication du Snapap tire à boulets rouges sur Felfoul. «Les députés et les retraités de l'APN ne représentent pas le Snapap et il n'ont pas le droit de parler au nom des fonctionnaires», précise notre interlocuteur.