Alors qu'elles étaient en train de distribuer des tracts appelant au rassemblement d'aujourd'hui à Oran, 5 personnes (3 étudiants, un membre de la Ligue de défense des droits de l'homme (LADDH), et un autre de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD), ont été interpellées par la police jeudi vers 17h puis relâchées quelque temps après, selon un membre parmi les animateurs du CNCD. Les membres de la Coordination dont le représentant local de la LADDH se sont rendus au commissariat dès que l'information leur est parvenue. «La police leur a dit que les 5 personnes ont été interpellées parce que leur action était interdite», a déclaré la même source qui a confirmé que les 5 personnes ont été entendues avant d'être relâchées. Le fait n'est pas nouveau et, à titre de rappel, des militants du MDS qui, lors d'une précédente campagne électorale, avaient tenté de distribuer des tracts en faveur du boycott ont également été interpellés. Dans un communiqué diffusé le 4 février, la Coordination a considéré que : «L'état d'urgence a été, pendant ces 19 années, l'argument qui a permis d'utiliser l'appareil judiciaire et l'arsenal répressif pour réduire et étouffer toutes les libertés individuelles et collectives : refus d'agréer les partis politiques, refus d'enregistrement des syndicats et d'associations, interdiction des manifestations et protestations publiques quelles que soient les organisations sauf évidemment quand il s'agissait d'applaudir les maîtres du moment.» Les animateurs de la CNCD à Oran maintiennent l'organisation du rassemblement et leur détermination a été rappelée lors d'un point de presse tenu lundi dernier et au cours duquel on a considéré que cette initiative constitue un prolongement de la marche pacifique prévue à Alger.