Le porte-parole du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), non encore agréé, de Ferhat M'henni, a plaidé pour une nouvelle charte universelle des droits des peuples, « à soumettre aux instances internationales (Assemblée générale des Nations unies, Conseil de sécurité) pour son adoption et sa ratification ». Cette proposition a été faite par le chanteur kabyle engagé et porte-parole du MAK lors de son allocution devant les participants à la conférence des nations sans Etat en Méditerranée, tenue récemment dans la ville catalane de Barcelone, en Espagne. « Nous sommes tous ici en butte à des pouvoirs qui ne veulent pas nous reconnaître. L'un des combles de l'absurde, c'est d'être amenés à essayer de prouver notre existence à celui qui a décidé de nous nier », avait clamé le porte-parole du MAK pour qui le combat est perdu d'avance puisque, estime t-il, « nous sommes déjà coupables d'inexistence ». Après avoir évoqué les différentes révoltes kabyles, depuis que cette région a perdu sa souveraineté « en tant que nation » en 1857, face à l'armée colonialiste française, jusqu'à l'insurrection militaire conduite par le FFS de Hocine Aït Ahmed en 1963, « le peuple kabyle, de l'avis de Ferhat M'henni, hésitait à s'affirmer devant un pouvoir sanguinaire et obtus ». Pour lui, le printemps 2001 a été l'ultime provocation du pouvoir algérien ayant conduit à « rompre définitivement avec la démarche et l'idéologie du MCB, qui ont inspiré les partis politiques de la région, le FFS et le RCD » et se projeter dans la revendication d'autonomie régionale pour la Kabylie.