L'utilisation et la prescription du médicament générique est incontournable. « Le recours à des médicaments génériques reste une option stratégique que nous devons développer de manière à répondre aux besoins actuels », a déclaré le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, à l'ouverture des travaux de la journée thématique sur le médicament générique en oncologie, organisée hier par la Société algérienne d'oncologie thoracique (Saot), à la bibliothèque du Hamma à Alger. La Saot a tenté à travers cette rencontre de mettre en relief les difficultés rencontrées quotidiennement dans la prise en charge thérapeutique des malades. M. Louh n' a pas hésité à relever le dysfonctionnement qui caractérise la politique générale du médicament adoptée jusque-là. Il a signalé que si aux Etats-Unis, en Allemagne et au Canada, l'utilisation du générique dépasse les 50%, en Algérie, par contre, elle est de 14,6%. Alors que l'enregistrement note 63,24% de médicaments génériques. Une situation qui doit être, selon lui, normalisée en raison des dépenses faramineuses soutenues par la Sécurité sociale. « Le remboursement du médicament occupe le premier poste de dépenses avec 41,5 milliards de dinars en 2004 », a-t-il signalé. Devant cet état de fait, le département de Louh s'est lancé, depuis plus d'une année, dans la mise en place de mesures sectorielles et intersectorielles visant à la généralisation de l'utilisation et la prescription du médicament générique pour réguler ces dépenses, a précisé encore le ministre. Outre la carte à puce dans la gestion de l'assurance maladie, le système du tiers payant, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a annoncé une série de mesures à court terme, telle que la fixation du tarif de référence, dont la mise en application est prévue pour le début de l'année 2006. « La mise en application prochaine des tarifs de référence est une mesure importante dans le renforcement de notre stratégie à recourir de manière préférentielle au médicament générique », a-t-il ajouté. La révision des marges bénéficiaires, l'adhésion des prescripteurs et le projet relatif au choix du médecin traitant par le bénéficiaire de la Sécurité sociale sont, entre autres, les dossiers en cours de traitement. L'expérience française dans l'utilisation du générique a été présentée par un expert de la commission générique. Pour Dr Rodriguez, il faut être vigilant dans l'utilisation du générique et faire attention aux impuretés qui présentent des dangers. « Il y a eu des morts avec les génériques », a-t-il dit. Mais il a tenu à signaler que les produits soumis à un contrôle rigoureux sont tout aussi conformes que les autres. « 80% des génériques sont aussi sécurisés et conformes aux principes », a-t-il signalé. Le médicament générique en Inde a été également au centre des débats. Le Pr Denine, ex-directeur de la Pharmacie centrale au ministère de la Santé, est revenu longuement sur la promotion du générique, qui ne peut se faire sans l'implication du prescripteur. A noter que Amar Tou, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a effectué le déplacement et il a préféré prendre place au premier rang, au même titre que les autres invités. Un geste qui a suscité de vives interrogations des participants à cette rencontre. Il s'est refusé à toute déclaration.