Cette disposition doit entrer en vigueur le 16 avril prochain. Le ministre a également annoncé une batterie de mesures visant une utilisation plus rationnelle des ressources de la Sécurité sociale. L'Algérie est à la croisée des chemins entre l'ancien système régissant l'organisation des soins et leur financement et le nouveau qui se veut “plus adapté” à la réalité actuelle. Hier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a présenté les “principaux” axes des aménagements et réformes inscrits dans le programme du gouvernement, à savoir la contractualisation avec les établissements publics de santé, le développement des conventions avec les prestataires et les structures de soins privés, la politique de remboursement des médicaments et, enfin, l'actualisation de la nomenclature et de la tarification des actes des professionnels de la santé. Lors de la journée scientifique consacrée à “l'ordonnance médicale et la relation médecin-malade-CNAS”, qui a été initiée par le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) à l'Institut de la formation continue (Indefoc) de Rouiba, M. Louh n'a pas manqué de souligner que la réussite de ces réformes est liée à la réorganisation de la Sécurité sociale, dont les objectifs assignés sont l'amélioration des prestations des organismes (ou caisses) de Sécurité sociale, la modernisation de leur gestion et la préservation de leur équilibre financier. “Une plus grande responsabilisation et l'adhésion de tous les acteurs, notamment les professionnels de la santé et les patients, sont nécessaires pour concrétiser les actions inscrites dans la stratégie globale de financement du système de santé”, a déclaré le ministre, en précisant que cette stratégie vise avant tout “la préservation et l'amélioration du niveau d'accessibilité aux soins”, ainsi que “la rationalisation de l'utilisation des ressources disponibles”, dont les fonds de la Sécurité sociale. Tarif de référence pour le remboursement des médicaments. Le ministre du Travail s'est penché en particulier sur le problème du médicament ayant entraîné, selon lui, une “forte croissance des dépenses de son remboursement”, atteignant les 20% en 2005, alors que le taux d'évolution dans “la plupart des pays” varie entre 5 et 6% seulement. Cette situation a débouché sur la confection de l'arrêté du 29 décembre dernier portant introduction du “tarif de référence de remboursement”. “Cela ne veut pas dire une remise en cause, mais nous devons revenir à une protection sociale en adéquation avec les normes internationales, nous devons revoir les règles du jeu”, a soutenu Tayeb Louh. Il a aussi annoncé l'entrée en vigueur, à partir du 16 avril 2006, du tarif référentiel pour le remboursement du médicament, qui touchera pratiquement 116 dénominations communes internationales (DCI). Le ministre a, en outre, informé l'envoi prochain d'un “guide” à l'ensemble des médecins (prescripteurs de médicaments), renfermant les renseignements et explications à propos des médicaments touchés par la nouvelle nomenclature des DCI et leur tarif de référence. D'après lui, toutes ces mesures qui tendent à l'utilisation rationnelle des ressources de la Sécurité sociale “pour un même niveau d'accessibilité aux traitements” visent à améliorer la prise en charge “d'autres soins de santé”. Mise en garde contre les pharmacies conventionnées. “Le médicament n'est ni de la pomme de terre ni du sucre”, a averti Tayeb Louh, en rappelant à l'ordre certaines officines conventionnées avec la Cnas, qui refusent de donner les médicaments au tiers payant, qui cible notamment des populations assurées souffrant d'une maladie chronique, qui sont âgées ou dont le salaire est inférieur au SNMG. Le ministre a mis en garde les pharmaciens qui n'apportent pas assistance à personne en danger. “Celui qui n'est pas d'accord n'a qu'à annuler la convention”, a-t-il déclaré. Contractualisation des relations caisses sociales-hôpitaux. La réduction des dépenses “inutiles” ou “injustifiées” médicalement passe également, d'après M. Louh, par la conduite des dossiers du conventionnement des structures et prestataires de soins privés, ainsi que la contractualisation des relations entre les établissements publics de santé et les caisses de Sécurité sociale. La contractualisation, considérée comme “une option stratégique” par le ministère de la Protection sociale exige “une modernisation et une adaptation” de la gestion des caisses et des hôpitaux. Carte à puce de la Sécurité sociale. Le ministre du Travail a annoncé le lancement d'une carte à puce de la Sécurité sociale au début de l'année 2007 dans des wilayas-pilotes. “C'est une très grande décision”, a-t-il commenté. Hafida Ameyar