Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a déclaré, en marge des journées professionnelles sur le médicament générique et les produits de santé en Algérie, organisées hier par la revue médicale Santé Plus, à la Bibliothèque nationale du Hamma, que le projet portant sur les marges bénéficiaires sur les médicaments importés, fabriqués et conditionnés, n'est pas encore discuté et adopté. D'après lui, il n'est qu'au stade de propositions appelées à être discutées et probablement révisées dans les prochains jours avant d'être soumises au gouvernement. Pour Tayeb Louh, l'option du générique dans notre pays est incontournable. Selon lui, ces marges bénéficiaires feront l'objet d'une « révision plus incitative pour une utilisation plus large du médicament générique et la rationalisation des dépenses de la sécurité sociale ». Selon une source bien informée, une réunion interministérielle (Commerce, Finances, Travail et Sécurité sociale et Santé) est prévue ce mardi pour le réexamen définitif de ce texte de loi avant d'être approuvé. Des amendements seraient, selon notre source, introduits concernant certains articles considérés « pénalisants pour les pharmaciens ». A l'ouverture des travaux, Tayeb Louh a rappelé les mesures importantes adoptées par son département depuis son arrivée. Parmi ces mesures figure celle prise par la CNAS qui consiste à accorder aux officines conventionnées un préfinancement de 50% du montant des factures du mois antérieur, conditionné par une dispensation du médicament générique à hauteur de 80% et la mise en circulation de la carte à puce de la sécurité sociale qui sera effective au niveau de cinq wilayas pilotes dès 2007. Il a aussi annoncé le projet en cours d'étude pour une application graduelle, dès 2007, du conventionnement du médecin traitant qui a pour objectif d'améliorer l'accès aux soins des assurés sociaux, une meilleure organisation du cheminement des patients dans le système de soins et une maîtrise des dépenses de la sécurité sociale. « Je voudrais saisir cette opportunité pour obtenir votre pleine adhésion à notre démarche dont la finalité est de préserver les intérêts de toutes les parties et pour demander, avec insistance, de vous impliquer dans la sensibilisation et l'explication de l'intérêt présenté par le médicament générique », s'est-il adressé à l'assistance composée essentiellement de professionnels de la santé. Mme Rachida Benkhellil, secrétaire général du ministère de la Santé, représentante officielle de Amar Tou, a, quant à elle, rappelé que l'Algérie dépend à hauteur de 70% de l'importation de médicaments, essentiellement de France, dont 30% de génériques. Elle a souligné que près de 300 nouvelles molécules ont été enregistrées dont 90% sont des produits génériques, au cours de l'année 2005. Mme Benkhellil a rappelé que l'utilisation du médicament générique ne représente que 20% en Algérie. Elle a, par ailleurs, indiqué que la facture du médicament s'est élevée à 1 milliard d'euros pour la même année. Les travaux des journées professionnelles sur le médicament générique et les produits de santé en Algérie ont porté principalement sur des thèmes d'actualité. Cette première journée a été consacrée aux aspects techniques des médicaments génériques, les médicaments génériques et l'assurance maladie. Deux autres thèmes seront abordés aujourd'hui et porteront sur le droit des produits de santé en milieu industriel et le pharmacien et le médicament générique. A noter que le groupe Saidal a été primé par la revue Santé Plus. Le prix a été remis à Ali Aoun en tant que président du premier groupe pharmaceutique spécialisé dans le générique en Algérie.