Des responsables locaux découvrent enfin leur mission. Les autorités locales dans la wilaya de Aïn Defla ne connaissent pas de répit ces derniers temps, vu la conjoncture politique à l'échelle nationale et internationale qui a bousculé les habitudes des responsables au niveau de plusieurs secteurs. Pour rappel, c'est la tentative d'immolation de ce jeune père de famille, originaire de Khemis Miliana, qui a poussé les autorités à bouger dans tous les sens, selon des sources locales.A signaler que le geste de ce citoyen rémunéré dans le cadre du filet social (3000 DA) a fait la une de la presse nationale et des journaux télévisés arabes. Aussi, le P/APC de la ville de Khemis Miliana étudie ces dernières heures la possibilité d'intégrer des travailleurs de cette catégorie pour les soustraire à la précarité. Cependant, nous confie Saïd Boutouiga, agent d'entretien qui a tenté de s'immoler devant le ministère du Travail le 6 février, «il ne s'agit surtout pas d'accepter des solutions d'urgence dans l'espoir de nous calmer.» Lundi dernier, une réunion rassemblant les autorités locales de Khemis Miliana et des directeurs de l'exécutif s'est déroulée au siège de la daïra de cette ville, et à l'ordre du jour, la nécessité de booster l'emploi à la lumière des derniers événements. Le secteur le plus sollicité pour relancer l'emploi est celui de l'agriculture, a déclaré le directeur de l'emploi avant cette réunion. De leur côté, les services de la Conservation des forêts ont été instruits par le ministère de tutelle afin de mettre tout en œuvre pour lutter efficacement et rapidement contre le chômage en milieu rural. Dans ce sillage, les responsables indiquent qu'un programme est déjà mis sur pied à cet effet, et entrera en application cette année. Il s'agit, selon la même source, de la création de 6000 postes d'emploi dans le cadre de la politique initiée par le ministère de tutelle pour fixer les populations en milieu rural et améliorer les conditions sociales de ces catégories, longtemps marginalisées. Toujours dans le cadre de la lutte contre le chômage, signalons que les services de l'Ansej (Agence nationale de soutien pour l'emploi de jeunes) à Aïn Defla ne savent plus où donner de la tête. En effet, cet organisme, souvent décrié, fait face à un flux sans précédent ces derniers temps de jeunes promoteurs en quête de micro-crédits. Les locaux sont tellement exigus que les dossiers et documents divers sont remis à travers la porte grillagée du siège. Au total, dira Ahmed Bouhlou, responsable de l'Ansej, plus de 1300 dossiers ont été déposés en l'espace de trois jours. Un jeune promoteur, accroché à la porte, lancera à l'adresse du même responsable : «J'attends ce jour depuis dix ans !» Cette situation, précipitée par les derniers événements, vient s'ajouter aux dernières mesures introduites au sein de cet organisme, notamment la levée du gel sur certaines activités comme celle du transport, a encore ajouté le même intervenant. Toutefois, d'aucuns se posent la question de savoir si les pouvoirs publics ont les moyens matériels et humains pour mener à bien les instructions des différents ministères pour juguler le fléau du chômage. En l'absence d'investissements d'envergure privés, des observateurs en appellent à l'intervention de l'Etat pour ouvrir des usines en adéquation avec les potentialités locales. La privatisation tous azimuts a conduit à cette situation chaotique, ont conclu nos sources. Enfin, à noter que le wali de Aïn Defla, Hadjeri Derfouf, a procédé la semaine écoulée à l'installation de la commission de wilaya chargée de promouvoir l'emploi en vertu d'un décret paru le 29 mars 2010.