La place de la République a été, toute la journée d'hier, le réceptacle de deux rassemblements successifs de soutien à la marche d'Alger, reprenant à l'intégrale les mots d'ordre de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie, mais aussi, sans s'être concertés, quasiment les mêmes slogans. Paris De notre correspondante
Si les deux rassemblements ont été organisés de manière distincte, ils avaient le même objectif : prolonger la marche d'Alger. Au total, ils ont réussi à rassembler beaucoup de monde. Le premier rassemblement était à l'initiative du RCD, du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) et d'organisations non gouvernementales, d'associations, de collectifs sous l'appellation CNCD-France. Les organisateurs de ce premier rassemblement, qui s'est tenu de 11h à 13h (fourchette horaire autorisée par la préfecture de police de Paris), se sont adressés exclusivement à la communauté algérienne ; le second rassemblement (de 14h à 17h), à l'initiative d'un collectif d'Algériens et d'associations en France «en soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie» s'est voulu ouvert à la participation d'organisations politiques et associations étrangères. «Il est important d'être en symbiose avec nos compatriotes d'Algérie en faisant le rassemblement le même jour à la même heure. C'est une symbolique importante», estiment les représentants de la CNCD France. Et aussi : «Nous avons voulu, dans un premier temps, un rassemblement d'organisations politiques et associatives algériennes. Cela ne veut pas dire que nous ne ferons pas appel à la solidarité internationale dans un deuxième temps, pour d'autres rassemblements. Nous ne sommes pas fermés à ce que des organisations étrangères nous rejoignent, mais nous tenons à marquer le fait que c'est le peuple algérien qui marche.» «D'ici, nous essaierons d'être les porte-voix de ceux qui se battent en Algérie pour le changement du système», indiquent-ils encore. Et en écho : «Y'en a marre de ce système» ; «Bouteflika barra», «Système barra», «Djazaïr horra démocratia», «50 ans barakat», «Egalité hommes-femmes»... Les initiateurs du deuxième rassemblement se sont, d'emblée, inscrits dans une démarche plus internationaliste, tandis qu'ils ont ouvert la signature de l'appel de soutien à la marche d'Alger à des personnalités algériennes et étrangères. Les uns et les autres, tant les organisateurs du rassemblement de 11h que de celui de 14h, se sont largement investis pour la plus large mobilisation samedi. Ils sont allés à la rencontre des Algériens de Paris et de sa région tels que Barbès, Ménilmontant, Saint-Denis, la Courneuve, Montreuil, St-Ouen, Clichy, Bondy, en distribuant tracts et des appels au rassemblement sur les marchés, dans les cafés, dans les universités, par le bouche à oreille, mais aussi en faisant largement usage d'internet. Un travail de fourmi effectué par des bénévoles a été engagé pour la préparation des banderoles, la confection d'affichettes et leur impression. A 13h, les représentants de la CNCD-France rangent leurs banderoles et, avant d'éteindre leur sono, ils annoncent qu'un deuxième rassemblement doit se tenir sur la même place dans une heure, ajoutant : «Nous voulons être visibles et indivisibles» et «nous sommes là pour dire qu'il faut compter avec nous, que c'est possible, tous ensemble, sans distinction ni de religion, ni de culture, ni de parti politique, ni d'opinion politique. Nous sommes tous des Algériens et nous sommes pour une Algérie libre, démocratique et sociale». Nombre de personnes présentes au premier rassemblement décident alors d'attendre celui de 14h, ne se résolvant pas à quitter les lieux. Dernière séquence : un jeune Marocain déboule sur la place avec le drapeau de son pays, suivi d'un jeune Tunisien.