A près la grogne des étudiants des grandes écoles, ce sont les étudiants du système classique de l'USTHB qui manifestent encore leur rejet du décret présidentiel n°10-315. Ces étudiants, qui entament une grève illimitée, ont bloqué hier le rectorat de leur université. «Nous n'avons laissé aucun travailleur y accéder. Ils sont tous à l'extérieur. Nous avons même interdit au recteur d'y entrer», a affirmé l'un des étudiants qui surveillaient le portail. Environ 2500 étudiants en 3, 4 et 5e année ingéniorat ainsi que des étudiants en magister se sont rassemblés devant le rectorat contrôlant et interdisant l'accès. Alors qu'ils bloquaient l'administration de l'université de Bab Ezzouar, leurs délégués se sont réunis avec les représentants des grandes écoles au niveau de l'Ecole nationale d'informatique pour discuter des actions à entreprendre prochainement. «Nous visons la création d'une coordination qui prendra en charge nos doléances, car les étudiants des grandes écoles ne sont pas satisfaits de la réponse de la tutelle», a souligné un délégué. Ainsi, les étudiants grévistes réclament le maintien du titre de diplôme d'ingéniorat d'Etat pour les étudiants de l'ancien système. Ils exigent l'équivalence du diplôme d'ingénieur d'Etat avec le diplôme de master (bac+5), l'équivalence du diplôme de DES avec le master 1 (bac+1). De ce fait, les étudiants détenant le DES auront la possibilité de s'inscrire en 2e année master. Les problèmes de la recherche scientifique ont été soulevés avec insistance par les grévistes qui se sentent lésés par ce décret promulgué en décembre 2010.
Système de quotas En effet, les étudiants de l'ancien système demandent à ce que le diplôme de DES + post-graduation soit équivalent au diplôme du master (bac+5). Les protestataires revendiquent également le droit d'accès aux écoles doctorales suggérant un examen d'accès au doctorat pour les ingénieurs. Un système de quota a été proposé également pour permettre aux étudiants de l'ancien système d'y accéder. «Les conditions d'accès seront par concours ouverts à tous les étudiants de l'ancien système détenant un ingéniorat en réservant 50% des postes ouverts à ces étudiants. On nous a imposé des critères de sorte que personne ne peut y accéder», a fait remarquer l'un des étudiants qui ont tenu tête aux agents de sécurité qui nous ont refusé l'accès à l'université de Bab Ezzouar. Face à l'intimidation du conseiller du recteur, les étudiants ont dû nous escorter. «Ils refusent l'accès à la presse, car ils ne veulent pas que l'opinion publique soit au courant de ce qui se passe dans notre université», a conclu un étudiant qui insiste sur le caractère pacifique de leur mouvement. «Il faut signaler ces intimidations et le comportement des agents de sécurité et du conseiller du recteur à l'égard de la presse», a-t-il insisté. Son camarade, en revanche, n'a pas caché son inquiétude vis-à-vis des répercussions de ce décret sur leur classement par la Fonction publique. «Le recteur nous a promis un rendez-vous avec le ministre. Mais jusque-là nous n'avons pas reçu de réponse», a-t-il déclaré, insistant sur l'annulation de ce décret qui, selon lui, compromet leur avenir. C'est pourquoi, les protestataires demandent l'équivalence de la grille de la Fonction publique avec toutes les équivalences revendiquées ainsi que leur classement à la catégorie 16.