Des centaines de jeunes sont reçus quotidiennement dans les différents services de l'antenne locale de l'ANSEJ. L'Ansej de Boumerdès enregistre ces derniers jours une affluence considérable. Ce regain d'intérêt est provoqué notamment par le dégel de certaines activités, décidé dernièrement par les pouvoirs publics pour absorber la colère des jeunes. Les responsables de l'antenne disent qu'ils ont «tout mobilisé pour bien accueillir et satisfaire les citoyens». Des jeunes que nous avons rencontrés sur place lundi dernier affirment en effet «qu'un bon accueil (leur) est réservé». «Mais ce n'est pas tout ce que nous demandons. Nous souhaitons surtout voir nos projets aboutir. Les activités les plus prisées, gelées depuis l'été 2009 sous prétexte qu'elles étaient saturées, viennent d'être reconduites. Les jeunes craignent que ce soit une mesure temporaire, destinée à apaiser les esprits en cette période de tension,» nous dit un jeune rencontré devant l'établissement. Un autre se souvient que «juste avant l'élection présidentielle de 2009, le pouvoir avait levé toute restriction, mais l'élection passée, plusieurs activités ont été bloquées à nouveau». Le directeur de l'antenne, M. Koriche Sofiane, rencontré à l'entrée de l'antenne, ressent la «nécessité de veiller au grain». «Nous recevons entre 500 et 600 citoyens par jour au niveau des différents services de l'agence. Nous constatons qu'un intérêt particulier est porté pour les activités de transport de marchandises. Ce qui serait dû, semble-t-il, à une spécificité régionale, Boumerdès étant une wilaya où se concentre une importante activité d'extraction d'agrégats de carrière et où prospère l'activité commerciale». Concernant le bilan de l'année dernière, M. Koriche déclare que ses services ont enregistré 2000 dépôts de dossiers dont 1800 ont été étudiés. Parmi ceux-ci, 1100 ont été validés et 340 ont reçu une réponse défavorable. «Le reste a été ajourné pour permettre aux intéressés de lever certaines réserves,» explique-t-il. Le directeur dit que la décision prise par le conseil interministériel en 2008, consistant à charger les services de l'Ansej de déposer eux-mêmes les dossiers éligibles auprès des banques pour les crédits, a beaucoup facilité la tâche et aidé les promoteurs. «Aussi, dira-t-il, sur les 600 dossiers déposés auprès des banques, 500 ont reçu l'accord de financement. Le reste consiste en des dossiers qu'il faudra compléter et qui sont en voie d'être validés ». «Sur ces 500 dossiers, l'Ansej a financé 400 en attendant de recevoir l'apport financier personnel pour le reste (100)», explique-t-il. Quant à l'impact de ces entreprises, M. Koriche dira que les 400 projets finalisés durant l'année 2010 ont généré 1200 postes d'emploi directs. Pour ce qui des contraintes bancaires dont se plaignent de nombreux candidats, il précise qu'hormis pour les dossiers incomplets, il y a une collaboration sérieuse de la part de la quasi-totalité des agences bancaires de la wilaya. La palme revient au CPA de Bordj Menaiel qui a financé près de la moitié des dossiers. «Le Crédit populaire de Bordj Menaiel vient en première position avec 190 dossiers financés sur les 400. Il est suivi respectivement de la BNA, de la BDL, de la BADR et de la BEA. Nous avons relevé que le CPA finance tout genre d'activité. L'agence a reçu les félicitations du SG de la wilaya pour sa contribution,» précise M. Koriche. Il ajoute que «pour aider encore plus les jeunes entrepreneurs, le wali a instruit les différents responsables à favoriser les entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ pour les projets de moins de 2 millions de dinars».Cette année, l'objectif de son antenne est d'atteindre le nombre de 700 projets financés. A souligner que les services demeurent à la tête de la liste des projets lancés, suivis du transport et des activités artisanales, respectivement. Puis viennent, en dernier, l'industrie et l'agriculture.