Quelque 100 commerçants de fruits et légumes ont procédé au gel de leur registre du commerce dans la wilaya d'Alger depuis le début de l'année en cours. Ces commerçants, après avoir baissé rideau, exercent toujours leur activité commerciale non pas dans leurs locaux, mais sur les trottoirs, révèle l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Ces commerçants seraient motivés par l'inertie des autorités publiques quant à la prolifération du marché informel, notamment après les manifestations de colère enregistrées au début de l'année en cours. Selon l'UGCAA, ce «revirement» de situation s'explique par les mesures prises par le gouvernement, au lendemain des manifestations de colère engendrées par la hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation. L'obligation d'utilisation des factures dans toutes les transactions commerciales et le paiement par chèque pour les montants dépassant 500 000 DA ont été, rappelle-t-on, ajournés. Ce qui est considéré par nombre de commerçants une aubaine pour échapper au fisc en toute impunité. «Les responsables du ministère du Commerce ont-ils réfléchi aux conséquences d'une telle décision ?», s'interroge M. Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA qui considère que «l'informel est reparti de plus belle, puisque l'Etat a pris des mesures sociales pour calmer la protestation sans aucun égard pour les règles de l'économie !».