L'Union des commerçants a révélé hier que 500 000 marchands travaillent au noir et qu'il existe actuellement 2 400 marchés parallèles à travers le territoire national. Cette situation freine les activités de production et de distribution déclarées. L'informel prend nettement le dessus sur les activités de production et de distribution déclarées. Il est recensé actuellement près de 2 400 marchés parallèles. Il y a près de 500 000 commerçants qui activent dans le secteur informel, tous secteurs d'activités confondus. C'est ce qu'a déclaré M. Hadj Tahar Boulenouar, responsable de la communication de l'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) lors d'une conférence animée, hier, à Alger. Il a indiqué que "nous avons recensé entre 1 000 et 1 500 commerçants qui n'ont pas de registre du commerce au niveau des 57 communes de la wilaya d'Alger". Pour M. Maâmar Hatour, membre du bureau national de l'UGCAA, "il y a près de 2 400 marchés informels dans les différents secteurs d'activités en Algérie". De même, il a souligné que "le secteur informel est le premier obstacle au développement de l'investissement productif puisqu'il ne pénalise pas seulement les commerçants algériens mais toute l'économie nationale". Le chiffre d'affaires réalisé par le secteur informel est beaucoup plus supérieur à celui des commerçants activant dans la légalité, dira M. Boulenouar. Il s'est interrogé : "comment l'Etat négocie actuellement l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce alors qu'il ne peut pas réguler le marché intérieur ?" Il a affirmé, par ailleurs, que "nous avons saisi, déjà, les autorités publiques sur le problème du marché informel mais on n'a pas reçu de réponse à ce jour". Et d'ajouter : "nous avons formulé plusieurs propositions pour régler le problème du marché informel dont l'allégement des procédures d'octroi du registre du commerce, la baisse des impôts, faciliter l'accès à l'immobilier pour encourager l'investissement et accélérer la réforme bancaire." L'UGCAA a plaidé, également, en faveur de l'allégement des procédures bureaucratiques et l'exploitation des ex-aswaks et galeries pour le développement des activités commerciales. Elle a demandé, selon M. Boulenouar, l'utilisation de ces espaces fermés d'une façon rationnelle en les distribuant à des jeunes chômeurs pour développer les activités commerciales. Cette mesure permettra, selon lui, d'atténuer le poids des activités commerciales informelles qui prolifèrent au niveau de toutes les villes algériennes comme les vendeurs à la sauvette d'habillement, du pain et autres denrées alimentaires. "Du pain vendu sur la chaussée près de l'APC" Il a révélé que "certaines personnes ont installé des étals pour vendre du pain à quelques mètres seulement du siège de l'APC d'El-Harrach qui n'a pas jugé utile d'intervenir pour empêcher la prolifération de ces activités illégales". L'UGCAA est favorable, selon M. Boulenouar, à la régularisation des commerçants activant dans le circuit informel après l'apurement de leur situation vis-à-vis des services des impôts. Cette organisation a déploré l'absence de contrôle et de régulation du marché intérieur. Elle a sollicité le gouvernement pour l'application de la loi, notamment en termes de contrôle et de régulation des activités commerciales et la création d'un climat favorable au développement de l'investissement productif. Elle a revendiqué aussi la création d'un ministère délégué auprès du ministre du commerce chargé du marché intérieur. L'UGCAA souhaiterait être associée aux travaux de la prochaine réunion tripartite qui se tiendra en octobre prochain. Et pour cause, l'UGCAA dispose de 250 000 adhérents répartis dans 1 141 communes. Elle envisage de finaliser l'opération de restructuration de ses structures à fin 2005 avec l'installation de 50 commissions nationales présentant l'ensemble des activités commerciales en Algérie. Faïçal Medjahed