Plus de 1,3 million de commerçants et 400.000 artisans sont endettés. L'Union générale des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa) a déclaré, hier, par la voie de son coordinateur, M.Ali Boukerrouche que «les commerçants sont prêts pour payer leurs impôts à condition de bénéficier d'une remise gracieuse. Celle-ci concerne la période allant de 1991 jusqu'à 2000.» Durant cette période, explique le coordinateur de l'Ugcaa, au cours d'une conférence de presse animée à ce sujet, hier à Alger, «le terrorisme frappait de plein fouet notre pays, notamment au triangle de la mort, à savoir, Baraki, Sidi Moussa et Larbaâ. De ce fait, les commerçants, vivant une situation difficile, n'ont pas pu exercer leur activité régulièrement.» Ainsi, et après avoir demandé l'effacement des dettes de plus de 1,3 million de commerçants et 400.000 artisans, résultant des impôts, l'Ugcaa demande, cette fois, une remise gracieuse relative à la décennie noire qu'a connue le pays. Devant la hausse des charges y afférentes, les commerçants ne sont pas près d'investir. Un membre de l'Ugcaa a rappelé, au passage, que «le marché algérien comprend 3 millions de commerçants, mais seulement 1,25 million sont enregistrés au niveau du Centre national du registre du commerce (Cnrc). Ce qui fait que plus de 1,5 million de commerçants exercent dans l'informel, y compris dans l'importation». Sur un autre registre, le coordinateur de l'Ugcaa propose de revaloriser le concept de développement local en associant les Assemblées populaires communales (APC). «A présent, le rôle des APC est purement administratif. Il est temps de leur confier un rôle économique car les supermarchés et les grandes surfaces commerciales traitent essentiellement avec les APC dans l'exercice de leurs activités», souligne M.Boukerrouche. Revenant à l'anarchie régnant dans les marchés des fruits et légumes en l'absence d'instruments de régulation et de surveillance, du moins au plan organisationnel, l'intervenant soutiendra que «c'est cette atmosphère sauvage qui a engendré des prix libres et non administrés». A ce titre, il propose aux présidents des APC de s'impliquer davantage dans la lutte contre les marchés informels, et de souligner, que l'intervention des autorités locales s'avère plus qu'indispensable pour remettre de l'ordre dans le secteur: «C'est la seule solution pour atténuer l'envolée des prix et absorber l'excédent de la marchandise, induit par le surplus de la production en raison du manque de points de vente», soutient-il. Selon les récentes statistiques officielles, près de 500 marchés informels ont été recensés en Algérie. Outre celui d'El Hamiz, les plus connus sont notamment situés à El Eulma, près de Sétif (300 km à l'est d'Alger), et à Bir El Ater à Tébessa (620 km à l'est d'Alger). «Seule la commune de Baraki par le bais de sa daïra a réussi à déraciner l'ancien marché informel après près de 20 ans d'existence. Ce marché qui était le fief de la contrefaçon, voire de la drogue nous avons pu l'éradiquer», atteste le délégué de l'Ugcaa auprès de la adaïra de Baraki M.Sid Ali Friha.