Le président-directeur général de Qatar Airways, Akbar Al Baker a estimé récemment que la forte expansion des compagnies du Golfe dénoncée par le secrétaire général de l'Association des compagnies aériennes européennes était «dans les faits incorrecte et infondée». M. Al Baker a affirmé que les propos énoncés par le secrétaire général de l'Association des compagnies aériennes européennes, lors d'une réunion du Club international de l'aviation à Washington n'étaient basés sur aucune réalité. Ulrich Schulte-Strathaus avait, en effet, émis des commentaires au sujet de la montée en puissance des transporteurs du Golfe, dont Qatar Airways, et de leur impact sur l'industrie de l'aviation mondiale.A ce sujet, le P-DG de la compagnie du Qatar apporte un démenti et indique qu'il est assez commun d'avoir une multitude de hubs à proximité des uns des autres. Par conséquent, le fait d'avoir trois hubs majeurs dans la région du Golfe, à une distance de 450 km n'est pas une nouveauté dans l'aviation. M. Schulte-Strathaus a déclaré que «les gouvernements des Emirats arabes unis (EAU) et du Qatar considèrent les compagnies du Golfe comme faisant partie de leur stratégie nationale, en tant qu'outils d'une chaîne économique verticale». Une affirmation qui au sens de Akbar Al Baker «ne désigne pas une anomalie mais une norme dans la structure géopolitique actuelle.» Pour le P-DG de Qatar Airways, il est des questions nécessaires à poser parmi lesquelles sur l'ensemble des pays du monde, lequel ne considère pas son secteur du transport aérien, constitué d'une seule compagnie ou d'une multitude, comme faisant partie des intérêts nationaux ? N'est-il pas plus vrai que la position des Etats-Unis a toujours été de préserver l'identité nationale et la propriété des compagnies américaines ? Et de l'autre côté de l'Atlantique, M. Schulte-Strathaus ne considère-t-il pas les milliards d'euros alloués aux compagnies aériennes sous l'égide de la réglementation de l'Union européenne pour des «raisons de restructuration» comme un soutien aux compagnies nationales afin de servir les intérêts économiques et sociaux du pays ? Dans une région fortement encombrée, M. Schulte-Strathaus ne considère-t-il pas, ajoute le P-DG de Qatar Airways, le contrôle de la majorité des créneaux d'atterrissage comme un soutien inégal des compagnies aériennes nationales face aux nouveaux entrants ? Selon le P-DG de Qatar Airways «M. Schulte-Strathaus compare les carnets de commande d'avions long-courriers de large capacité des compagnies du Golfe avec ceux des compagnies américaines, alors qu'elles n'ont pas le même positionnement sur le marché. La comparaison en elle-même est tout à fait erronée», estime Akbar Al Baker. Ce dernier ajoute que les compagnies du Golfe opèrent régionalement dans une zone qui correspond à trois fois la taille des Etats-Unis et à l'international avec un réseau qui s'étend autour du globe. A l'affirmation de M. Schulte-Strathaus qui considère que les compagnies du golfe opèrent «une politique qui n'est pas compatible avec celle des Etats-Unis, de l'Europe, de la Chine, du Canada... » Le P-DG de Qatar Airways dit ne pas saisir cet argument. «La majorité de ces gouvernements sont signataires de l'agenda pour la liberté négocié par l'IATA, qui affirme le droit à un libre accès au marché». Finalement, conclut le P-DG de Qatar airways «nous n'avons aucun problème à ce que l'Organisation de l'aviation civile internationale (ICAO) mette en place un système multilatéral permettant de réguler le libre échange tel que le fait l'Organisation mondiale du commerce (OMC)».