Quoi qu'on dise de l'université algérienne, toutes les critiques devraient être revues de façon systématique», a déclaré Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, lors d'une conférence de presse animée hier à la direction de la RSDT en vue d'évaluer l'activité de recherche en Algérie. S'appuyant sur des données relevant du classement des universités algériennes aux niveaux africain, arabe et même à l'échelle mondiale, notamment en ce qui concerne les disciplines émergentes, M. Aourag estime que «depuis l'adoption du système LMD, leur classement a sensiblement évolué. Parfois, les critiques que reçoit l'université algérienne ne sont pas fondées». Tout de même, le DG de la RSDT reconnaît l'existence de lacunes, insistant sur les moyens permettant de les combler. «La recherche scientifique en Algérie souffrait du financement. Aujourd'hui, le financement est là», a-t-il souligné. D'après le conférencier, le point faible de l'université algérienne réside dans la primauté de l'activité pédagogique sur la recherche scientifique. «L'université algérienne a misé sur tout ce qui est pédagogique, occultant la recherche scientifique», a-t-il évalué, insistant sur la construction de laboratoires de recherche. Rappelant que la direction de la RSDT est chargée de cette mission, M. Aourag parle de la construction de 920 laboratoires destinés à la recherche. «300 laboratoires sont en cours de construction et des centres de recherche sont à l'étude», a-t-il déclaré. Les capacités de mobilisation de chercheurs sont estimées à moins de 600 chercheurs par million d'habitants. En revanche, en Tunisie, ce nombre est estimé à 2200 chercheurs/million d'habitants. Revenant sur la qualité d'encadrement dans les universités, M. Aourag reconnaît que le taux d'encadrement est insuffisant : «1,3 million d'étudiants sont encadrés par 40 000 enseignants. Ce taux d'encadrement demeure insuffisant selon les normes internationales.»