Des associations représentant les habitants de la cité Bekira crient leur ras-le-bol et s'indignent parce que rien n'a été fait pour leur quartier, et ce malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des services de la commune de Hamma Bouziane dont dépend leur cité. Sur place, les membres du comité du quartier Berrahal nous accompagnent pour nous montrer l'ampleur de ce qui fait leur désarroi. Au départ, c'est l'état lamentable des dizaines d'immeubles constituant le quartier qui présentent, pour la plupart, des fissures sur leurs façades, chose facilement vérifiable à l'œil nu. Les jours de pluie sont vécus comme un calvaire par les habitants qui voient leurs murs et plafonds infiltrés par la pluie, laquelle se déverse dans les vides sanitaires, les transformant en cloaques, paradis des rats et des moustiques. A l'entrée des immeubles, il est vrai que vous êtes très vite saisi par un haut-le-cœur à cause des odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. Les cages d'escalier qui étaient immaculées ne sont plus que des surfaces taguées à longueur de journée par des gosses en quête du moindre divertissement. En raison de cette situation, les nuits à Bekira deviennent infernales; en plus des essaims de moustiques qui envahissent les lieux, les habitants se disent confrontés à l'insécurité. Ils évoquent le cas de quatre immeubles inachevés, situés à proximité du lycée Abdelhafid Boussouf, abandonnés depuis quinze années par un promoteur immobiliser, lesquels sont squattés chaque soir par des voyous qui y viennent pour consommer de l'alcool ou d'autres substances illicites au mépris de la loi ou du respect d'autrui. Les bordiers dénoncent cette situation qui n'a que trop duré ; ils disent craindre des agressions pour eux et leurs familles. Et ce n'est pas le seul problème posé. Les habitants de Bekira parlent également du chômage endémique qui touche une importante frange de la jeunesse. «Les seuls possibilités de travail entrent dans le cadre du filet social et d'emploi des jeunes. Possibilités fort limitées d'ailleurs puisque les quelques postes créés sont répartis entre la commune-mère, Didouche Mourad, Bekira et les autres petits hameaux de la commune », déclarent-ils. En tout état de cause, les représentants de l'association du quartier Berrahal, outre la déliquescence de la situation, parlent de l'incapacité des services de la commune à assumer leurs responsabilités. Une tension couve indubitablement à Bekira, que seul le bon sens et surtout une volonté de règlement définitif des problèmes de cette cité pourraient apaiser.