Les subventions accordées par l'Etat à l'APC sont trop en deçà des besoins exprimés par la population locale. La commune d'Afir aurait pu être une destination touristique des plus prisées ou un modèle à suivre en matière de développement rural. Mais cela n'a pas été le cas et ne le sera pas de sitôt certainement. Cette localité semi-rurale, qui borde la Méditerranée sur plus de 9 km, possède tous les atouts qui lui auraient permis de «vivre» indépendamment des rallonges budgétaires octroyées par l'administration centrale. Ses paysages paradisiaques et ses vastes plaines, qui surplombent la mer, pourraient lui faire gagner d'importantes recettes, pour peu qu'elles soient mises en valeur et exploitées à bon escient. En fait, la commune regorge de sites vierges, d'une beauté inégalée, telles que des plages, la forêt de Mizrana…, mais ceux-ci ne possèdent aucune structure à même d'accueillir les potentiels visiteurs. Pour éviter toute évocation concernant le tourisme, les responsables invoquent le terrorisme ; un mal qui les a poussés à fermer, depuis plus de six ans, la RN24 reliant, sur le littoral, Dellys (w. de Boumerdes) à Tigzirt (wilaya de Tizi Ouzou).Les habitants, eux, vivent comme ils peuvent, comme tous les voisins. Certains se sentent oubliés et marginalisés par les autorités de la wilaya. «On ne nous considère plus comme étant des habitants de la wilaya», déplore Saïd, qui attend l'ouverture de cette route pour désenclaver sa région. «Il n'y a pas si longtemps, cet axe faisait vivre des dizaines de familles et permettait à de nombreux jeunes démunis d'y vendre toutes sortes de produits aux usagers l'empruntant. Mais aujourd'hui, nous sommes isolés du reste du monde et personne ne s'y aventure tant que la route n'est pas rouverte», explique notre interlocuteur. Ici, ajoute-t-il, «le chômage lamine le quotidien des jeunes, sachant que la commune ne dispose d'aucune unité industrielle». Les élus locaux affirment toujours avoir réclamé la réalisation de la zone d'activité, prévue depuis plusieurs années au lieudit «Les Salines», sis en bord de mer, en vue de pouvoir sortir la région de son inertie et améliorer ses recettes fiscales. Néanmoins, leur demande ne semble pas avoir été entendue. Même les locaux commerciaux, réalisés pour permettre à des jeunes chômeurs de lancer leurs activités, sont à l'abandon et ne suscitent plus, d'ailleurs, d'engouement. Un quota de 40 locaux a été réalisé au village Boumati, un autre du même nombre au chef-lieu communal, alors que les 20 prévus aux Salines ne sont pas encore entamés. Il faut dire que les 28 locaux déjà livrés ne sont pas encore exploités en raison du problème de viabilisation. Outre le chômage, les habitants de cette contrée-est de Boumerdès se plaignent en plus de la dégradation des routes et de pénuries d'eau potable. Ils ne cessent de solliciter des autorités l'augmentation du nombre dans les aides accordée à la commune dans la cadre du Fonal et du PPDRI, le lancement du projet de nouveau lycée, etc. Autant de revendications qui tardent à être satisfaites et qui traduisent l'échec des politiques mises en place par les pouvoirs publics en faveur des zones rurales. Le maire d'Afir indique que les budgets accordés au profit de sa commune au titre des PCD et des PSD ne suffisent plus et ne peuvent répondre à tous les besoins de ses administrés, disséminés sur une vingtaine de village. Cette année, l'APC a bénéficié de 30 millions de dinars dans le cadre de son plan communal de développement. Cette enveloppe a été réservée pour le revêtement des routes desservant divers villages, précise le maire, déplorant par ailleurs le retard mis pour le lancement des projets prévus au titre des PPDRI (programme de proximité pour le développement rural intégré), tels que l'aménagement des routes de Abada, Tissira, Bhalil et Mechachka, dont les travaux ne sont pas encore entamés, malgré l'approbation du programme. Idem pour les travaux de reboisement prévus à Mizrana ou encore ceux des projets portant sur la réalisation de gabion au niveau des villages.