Des centaines de personnes végètent dans de misérables baraques dans des conditions intenables, en contact permanent avec la maladie, depuis l'Indépendance. Situé à l'arrière-plan du tissu urbain, sur un terrain agressé à l'extrême, le bidonville de Fedj Errih étale ses tentacules sur une importante superficie. Véritable nid d'aigle perché à flanc de montagne, le site est témoin de la souffrance de 1300 familles qui, faute de gîte plus décent, y vivotent, pour la plupart d'entre elles, depuis l'Indépendance. Ces familles s'entassent comme elles peuvent au milieu des rats, des moustiques et des chiens errants, attendant patiemment un hypothétique recasement. Pour schématiser, on dira que la vie de ces habitants tient du miracle. Ils manquent de tout, mais ils se plaignent surtout du manque d'hygiène dans ces lieux où n'existe aucune commodité, comme le gaz de ville ou l'AEP, à l'exception de quelques puits disséminés ça et là, dont le nombre est loin de satisfaire les besoins des habitants, estimés à plus de 10 000 âmes. Les eaux usées et les montagnes de détritus demeurent encore une partie du décor de la vie quotidienne de ces familles. En hiver, la misère s'exacerbe. Le froid, les eaux de pluie et la boue portent l'estocade. En été, c'est la chaleur brûlante qui prend le relais. «Mais notre principale source d'inquiétude demeure la santé de nos enfants, dont la plupart, notamment les nourrissons, sont atteints d'asthme chronique, et il y a même des cas de tuberculose », souligne un habitant. Et d'ajouter: «Il nous est très difficile d'évacuer en urgence un malade à l'hôpital à cause de l'absence de route carrossable, nous sommes complètement coincés.» Pour toutes ces conditions de vie inhumaines, les familles du bidonville Fedj Errih lancent un appel pressant aux autorités de la ville, disant: «Nous voulons que les responsables portent enfin un regard sur nos souffrances, d'autant qu'à chaque distribution de logements notre cas a été superbement ignoré. »