Des gourbis à perte de vue, une misère qui agresse le regard et des conditions de vie très difficiles. Tel est le panorama qu'offre un véritable un quartier en tôle. La campagne de relogement des habitants du bidonville Fedj Errih, lancée depuis plus de trois ans par les autorités de la wilaya de Constantine, s'est arrêtée subitement. Rien de concret n'a changé dans la vie des occupants de ce site, si ce n'est l'alimentation en eau de la moitié de la cité, financée par eux-mêmes. Quand on sait que même l'électricité n'illumine ces taudis que depuis 1988, après des décennies d'obscurité, on saisie le drame que vit ce quartier. Depuis l'année 2000, la wilaya de Constantine a éradiqué 6 818 habitations précaires. Les bidonvilles du Polygone, New York (4e-Kilomètre) et Tennoudji, sans pour autant prendre en charge la souffrance des ménages occupant le bidonville depuis près de 38 ans et ce, en dépit des promesses des différents walis. L'environnement se dégrade de plus en plus pour les 1 364 familles. Selon les chiffres de l'association du quartier, 70% des 7 300 habitants sont des démunis. La cité compte un nombre assez important d'asthmatiques et d'allergiques, particulièrement des enfants. Situé à quelques encablures seulement du centre-ville, Fedj Errih est cependant une contrée isolée qui se trouve près des anciennes carrières de la cité Emir-Abdelkader (ex-Faubourg Lamy), sur le versant rocheux à l'est de la ville de Constantine. Des gourbis à perte de vue, une misère qui agresse le regard et des conditions de vie très difficiles. Tel est le panorama qu'offre une véritable “zingloville” (une ville en tôle).À ce jour, l'administration n'a procédé à aucune enquête ou recensement fiables au niveaau de ce ghetto. La majorité des gourbis se trouvent dans un état de dégradation très avancé. Les fissures transcendent la majorité des murs de haut en bas. La chaleur d'été est intenable sous le toit en zinc. Les reptiles partagent, avec les habitants, ces gourbis et menacent en permanence leur vie, surtout celle de leurs enfants. Le calvaire est aussi vécu en hiver. La souffrance des occupants de ce site devient insurmontable. Lorsqu'il neige, les habitants ne peuvent même pas dormir au risque de voir leurs abris s'effondrer sur leur tête. Par ailleurs, le passage qui mène vers le bas de Fedj Errih est impraticable. L'eau qui s'échappe de la conduite d'eau potable de Hamma Bouziane, qui traverse le bidonville de Fedj Errih, a été déviée de son tracé originel depuis à peine une année. Selon des locataires de ce taudis, “les fuites provenant de cette conduite en fonte placée par la société chinoise sont fréquentes”. Certes, les services de l'hydraulique procèdent, à chaque fois, à des restaurations de la conduite, mais sans arriver à trouver une solution définitive. Les eaux d'égouts, qui se déversent à flots, ont creusé un tranché aussi profond que les habitants ont dû y ériger une passerelle pour pouvoir circuler entre les deux rives. Quant à l'hygiène, en général, beaucoup reste à dire au niveau de ce bidonville où les services de l'APC n'ont jamais mis les pieds. Radia M. A.