Cinq syndicats du secteur de la santé (SNPSP, SNPSSP, SAP, SNDPSM, SNMASM) et le conseil national de l'Ordre des médecins appellent à un sit-in mercredi prochain à l'hôpital Mustapha Pacha à Alger pour dénoncer «encore une fois l‘opacité caractérisant la démarche du ministère de la Santé concernant la concertation initiée autour du projet de la nouvelle loi sanitaire, de la politique de la santé et de la réforme hospitalière, et qui n'obéit pas aux règles universellement admises en la matière», soutient l'intersyndicale dans un communiqué rendu public vendredi. Les syndicalistes regrettent qu'aucune suite n'ait été donnée à leur correspondance adressée officiellement à Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, en vue d'un débat transparent avec les partenaires sociaux autour d'un projet de loi qui engage l'avenir du système de santé. Les syndicalistes dénoncent «la poursuite de cette fuite en avant du ministère de la santé marquée par la tenue de conférences locales à travers les wilayas du pays». Ils tiennent à rappeler qu'un avant-projet de loi a été élaboré et même transmis aux plus hautes instances du pays pour une éventuelle adoption. Une démarche que les professionnels de la santé ont vivement dénoncée et c'est ce qui a poussé les quatre syndicats et le conseil de l'Ordre des médecins à se retirer des travaux de la conférence nationale sur la politique de la santé et de la réforme hospitalière tenue au début du mois à Alger (3-5 février). L'intersyndicale réitère sa position de principe de boycotter la démarche de l'administration tout en appelant à l'ouverture d'un véritable débat autour d'un projet de loi fondamental. Une situation de fait accompli que les syndicalistes tiennent à dénoncer en appelant tous les professionnels de la santé à participer massivement à un sit-in de protestation mercredi prochain à 11h au CHU Mustapha à Alger. Du côté du ministère de la Santé, il n'y a pas d'avant-projet de loi sanitaire. Djamel Ould Abbès a déclaré vendredi, en marge de l'ouverture des travaux des 9es entretiens de l'hôpital Mustapha Pacha, qu'il n'y a aucune loi sanitaire cachée au ministère de la Santé ? Elle sera élaborée au mois de mars prochain à la lumière de toutes les recommandations des conférences nationales et régionales. Une conférence consensuelle sera également organisée avec tous les professionnels de la santé, a-t-il encore promis. Pourtant le ministre de la Santé s'est félicité, lors de ses plusieurs sorties médiatiques, de la finalisation du document portant avant-projet de loi sanitaire qui «sera soumis à tous les partenaires sociaux. Un texte qui vient remplacer l'ancienne loi qui est aujourd'hui dépassée. Près de 400 articles qui traiteront de tous les aspects liés à la santé des citoyens, à la formation, à l'éthique et la pratique médicale», nous a-t-il confié en marge des travaux de la journée parlementaire sur le médicament tenue au siège du Conseil de la nation avant de faire la même déclaration à la presse en précisant que l'avant-projet de loi sanitaire est au niveau du gouvernement à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète le 14 novembre 2009. Pourquoi une telle tergiversation concernant l'existence d'un texte de loi ? Est-ce que le document en question élaboré par le ministère de la Santé ne répond pas aux exigences du secteur sachant que le CNES a été chargé pour engager la réflexion en collaboration avec des experts en la question dont la tâche a été assignée au Pr Chaulet ? D'ailleurs, des consultations avec plusieurs professionnels de la santé ont eu lieu les mois derniers à la résidence Djenane El Mithak, en vue d'enrichir le débat et réfléchir à une vraie stratégie nationale du système de santé.