Les négociations entre l'Algérie et la France sur les dossiers Renault, Total et Lafarge «sont à mi-chemin» de la concrétisation, selon M. Raffarin, l'envoyé spécial français. «Il y a des discussions très concrètes. Pour le moment, nous sommes à mi-parcours», a-t-il estimé lors d'un point de presse commun avec Mohamed Benmeradi, le ministre de l'Industrie, organisé à l'issue d'une séance de travail regroupant des opérateurs économiques des deux pays. M. Raffarin était depuis dimanche soir à Alger pour une seconde mission de travail. L'aboutissement des discussions sur les mêmes projets pourrait garantir la création de plus de 20 000 emplois directs, selon MM. Benmeradi et Raffarin. Réunies dans la matinée d'hier, les deux parties ont abordé les trois dossiers lors de réunions de travail. Les mécanismes mis en place ont permis «de mettre la pression» sur les administrations et les entreprises respectives pour faire avancer l'examen des dossiers, selon le ministre de l'Industrie : «La discussion a bien avancé dans la filière ciment, celle de la pétrochimie ou de l'industrie automobile.» L'envoyé spécial du président Sarkozy a évoqué des «projets plus structurants comme celui de la pétrochimie, où il faut du temps. Il y a des sujets plus urgents où il est question d'emploi, comme Lafarge avec son partenaire Gica qui sont en cours de discussions». S'agissant du projet pétrochimique de Total avec Sonatrach, M. Benmeradi a noté la participation, dans la matinée, du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Ce projet porte sur la création d'une usine de vapocraquage d'éthane dans la zone industrielle d'Arzew (Oran). M. Benmeradi est revenu sur le projet d'implantation d'une usine Renault en Algérie. La partie algérienne a formulé une «contre-proposition» portant sur la production de 100 000 véhicules de gammes variées avec un taux d'intégration de 50% les 5 premières années. «Je n'ai pas ressenti que Renault rejetait cette offre. Ce groupe n'a pas montré qu'il était en Algérie pour vendre ses produits, mais qu'il était prêt, avec nous, à monter une industrie automobile», a-t-il ajouté. Une liste de 50 entreprises spécialisées dans la sous-traitance, dont la mise à niveau est déjà engagée par l'Etat, est également proposée pour intégrer le projet d'implantation de Renault. Pour ce qui est du projet du métro d'Alger, le ministre de l'Industrie, qui a reconnu l'existence de contentieux entre les deux parties, a indiqué que l'Algérie «a payé une partie des factures en instance». Toutefois, aucun chiffre n'est avancé. M. Raffarin a expliqué que «les travaux ont repris et les difficultés levées», exprimant son souhait que le projet soit mis en service avant la fin de l'année. En outre, il a souligné que tous les dossiers de coopération évoqués lors de cette mission seront évalués à l'occasion d'une autre mission, prévue les 30 et 31 mai prochain, devant aboutir sur une rencontre algéro-française de PME. Par ailleurs, M. Bemeradi a précisé que les négociations sur d'autres dossiers, dont ceux d'Aventis et de Cristal Union, sont à un stade avancé. L'ancien Premier ministre français a été reçu hier après-midi par le président Abdelaziz Bouteflika et devait avoir, dans la soirée, une séance de travail suivie d'un dîner avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.