L'Algérien Mohamed Raouraoua fait son entrée, par la grande porte, au comité exécutif de la FIFA. Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) et son homologue ivoirien, Jacques Bernard Anouma, ont été élus au comité exécutif de la FIFA par les représentants des 53 associations affiliées à la Confédération africaine de football (CAF), lors de l'assemblée générale de la Confédération tenue hier à Friendships à Khartoum. Ils étaient 5 sur la ligne de départ pour l'élection au comité exécutif de la FIFA. Mohamed Raouraoua (Algérie), Jacques Bernard Anouma (Côte d'Ivoire), Sekutu Patel (Seychelles), Danny Jordaan (Afrique du Sud), Ibrahim Galadima (Nigeria). A l'arrivée, c'est Mohamed Raouraoua et Jacques Bernard Anouma qui ont décroché le sésame. Le président de la FAF a obtenu 39 voix, suivi par Anouma, 35 voix. Patel a obtenu le 3e meilleur score devant Danny Jordaan et Ibrahim Galadima. La performance de Mohamed Raouraoua renseigne sur son aura au niveau de la Confédération et de l'estime dont il jouit sur le continent depuis qu'il a intégré la CAF en 2004 à Tunis. L'élection de Mohamed Raouraoua au comité exécutif de la FIFA est un grand acquis pour le football algérien. C'est la première fois dans l'histoire du football algérien qu'un compatriote est élu au comité exécutif de la FIFA. Sa présence au comité exécutif de la CAF et de la FIFA sera d'un grand apport pour le football national. Les dirigeants africains, eux aussi, attendent beaucoup de lui en intégrant la FIFA. Avec Issa Hayatou, président de la CAF et vice-président de la FIFA, Hany Abo Ridha (Egypte) et Jacques Bernard Anouma (Côte d'Ivoire), tous les deux membres (déjà) du comité exécutif de l'instance internationale, Mohamed Raouraoua ne ménagera aucun effort pour défendre les intérêts du football africain souvent lésé, plus particulièrement au chapitre des compétitions de clubs et du calendrier international «qui protège exclusivement les puissants clubs européens au détriment des équipes nationales de notre continent», souligne un membre influent à la CAF. La CAF derrière Raouraoua La confiance des dirigeants du football africain à l'endroit de Mohamed Raouraoua s'est matérialisée de façon magistrale hier à Khartoum, un des quatre berceaux de la CAF avec Addis-Abeba, Le Caire et l'Afrique du Sud. Il ne faut surtout pas croire que le processus qui a conduit Mohamed Raouraoua à ce succès a été une partie de plaisir. Loin s'en faut. Il a fait face à une féroce adversité menée par des cercles et parties qui voulaient lui barrer la route. C'est le cas de quelques personnes qui gravitent autour de la CAF et qui n'ont eu de cesse de clamer «deux dirigeants d'une même zone ne peuvent être en même temps au comité exécutif de la FIFA», faisant allusion à l'Egyptien Hany Abo Ridha, membre de l'exécutif de la FIFA depuis 2 ans qu'a rejoint Mohamed Raouraoua, tous deux issus de la zone 1 (nord). Les adversaires de Mohamed Raouraoua ont «oublié» de signaler que Jacques Anouma (Côte d'ivoire) et Amos Adamu (Nigeria) font partie de la même zone (UFOA). Fort heureusement, la majorité des dirigeants de la CAF n'a pas suivi les meneurs de cette agitation en coulisses. Même la FIFA s'est mise de la partie par le biais de son secrétaire général, Jérôme Valque. Ce diplomate français a usé de ses pouvoirs pour convaincre des délégués de voter Danny Jordaan. Cela lui a valu une réplique cinglante du président de la FAF qui, dans une correspondance, lui a rappelé ses devoirs et stigmatisé sa conduite dans un processus qui ne le concerne pas. Le cinglant revers infligé au protégé du secrétaire général de la FIFA, Danny Jordaan, témoigne de la stature acquise par l'Algérien depuis 2004. En définitive, le Sud-Africain est le plus grand perdant de la double élection qui a eu lieu hier (comités exécutifs de la CAF et de la FIFA). Dans la première élection (comité exécutif CAF), Danny Jordaan n'est pas passé. C'est le Zambien Kalusha Bwalya qui représentera la zone sud au comité exécutif de la CAF. Il y a lieu de rappeler ici que l'ex-patron du comité d'organisation de la Coupe du monde a «puni» son pays en retirant le droit de se représenter à son compatriote Molufu Oliphant, pourtant certain de remplacer le général Mémene (parti en retraite) au poste de premier vice-président de la CAF. Jordaan a été gourmand. Il voulait être aux comités exécutifs de la CAF et de la FIFA. Il ne sera nulle part. Mohamed Raouraoua et Jacques Bernard Anouma l'ont battu à plate couture, malgré le soutien de la cheville ouvrière de la FIFA. restera-t-il à la tête de la FAF ? Que va faire Mohamed Raouraoua après son élection au comité exécutif de la FIFA ? Restera-t-il à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) ou la quittera-t-il ? Deux interrogations auxquelles l'intéressé répondra lors de la prochaine assemblée générale de la FAF qui devrait se tenir dans quelques semaines. Selon des sources proches du nouveau membre de l'exécutif de la FIFA, «Raouraoua poursuivra sa mission à la tête de la Fédération malgré les multiples charges qu'il assume au niveau de la CAF, de l'UNAF et de la FIFA». Mohamed Raouraoua lèvera le voile rapidement sur cette question.