Les protestataires affirment avoir suivi le même cursus que celui des écoles étatiques, à la différence près, qu'ils ont payé entre 160 et 200 000 DA/an. Devant le refus des institutions publiques de reconnaître les diplômes des écoles paramédicales privées de la wilaya de Sétif, détentrices pourtant d'un agrément, plus de 1500 jeunes paramédicaux, entre infirmiers, sages-femmes et aides-soignants, ne savent plus à quel saint se vouer. Dans le but d'alerter l'opinion sur ce calvaire qui dure depuis des années, les jeunes paramédicaux se sont, en fin de semaine écoulée, rassemblés devant le siège de la wilaya, où ils ont déployé des banderoles dénonçant l'injustice et revendiquant leurs droits. La non-reconnaissance par l'Etat du diplôme délivré par les écoles privées, a été le déclencheur de ce mouvement. Les protestataires s'expliquent mal les choix des décideurs. Ils affirment avoir suivi le même cursus que celui des écoles étatiques, à une différence près: ils avaient payé des sommes colossales, variant entre 160 et 200 000 DA/an. Issus, pour la plupart, de familles démunies, les jeunes diplômés et leurs familles ont consenti de gros sacrifices financiers qui s'avèrent, pour l'heure, infructueux. Pis encore, les 134 paramédicaux formés pour le compte de la wilaya se trouvent dans la même situation. Pour rappel, la wilaya de Sétif, qui voulait mettre un terme au calvaire des parturientes des zones enclavées, en butte à une couverture médicale aléatoire (voir El Watan du mercredi 15 février 2006), signe en 2006 une convention avec une école paramédicale privée qui a été dès lors chargée de la formation de 32 sages-femmes et 102 infirmières en soins obstétricaux. Cette opération a nécessité une enveloppe de 45 millions de dinars, prélevée sur le budget de wilaya. Pour pouvoir rejoindre l'école de formation, les stagiaires de 21 communes ont dû subir (avec succès) un concours d'entrée. Le lancement d'une telle action devant permettre à la commune d'El Hawwa de bénéficier des services de 5 sages-femmes et de 7 infirmiers, à celle d'Ouled Tebben de 10 paramédicaux, dont 3 sages-femmes, et à la daïra de Béni Ouartilane de 32 postes, a été approuvé et salué, d'autant plus que des localités comme Guenzet, Aïn Sebt, Boutaleb, Mouaouia, Aïn Roua et Bousselam, pour ne citer que ces bourgades oubliées des années durant, ont été incluses dans l'opération. Hélas, à l'issue de la formation tout le monde déchante, les jeunes ex-stagiaires en premier lieu. Ces derniers, qui étaient pourtant assurés de trouver un poste de travail au niveau de la structure sanitaire de leur localité, n'ont à aucun moment pensé que leurs études seraient sanctionnées par un diplôme «en bois ».