El Bouni, la plus importante commune de la wilaya de Annaba a été hier au centre de violentes émeutes. Dans la matinée, plusieurs centaines de jeunes chômeurs ont pris d'assaut le siège de la commune pour s'inscrire aux différents dispositifs d'emplois DAIP, CID ou encore CFI, a-t-on constaté sur place. La foule dense des demandeurs d'emploi a généré des accrochages pour se transformer quelques moments après en émeutes. Pour se faire entendre, les jeunes manifestants venus des localités démunies de Sidi Salem, Boukhadra, Bouzaâroura, Bidari et Sarouel ont envahi le siège de la commune qui abrite les bureaux de l'agence communale d'emploi saccageant à leur passage vitres, immobiliers et équipements informatiques. La colère des émeutiers n'a pas épargné le maire encore moins son bureau. Munis de couteaux, plusieurs d'entre eux, ont agressé le P/APC après avoir tout détruit. Ils lui aurait exigé de signer sa démission sous peine d'être agressé. Une agression à l'arme blanche que Youssef Litime, le P/APC de la commune d'El Bouni, a confirmé en déclarant : «Plusieurs jeunes émeutiers m'ont obligé, couteau à la gorge, de signer ma démission.» C'est là où les éléments de la police antiémeute, appelés à la rescousse, sont intervenus pour libérer l'édile des mains de ses agresseurs ainsi que d'autres employés pris «en otage». A travers les rues jouxtant le siège de la commune d'El Bouni, les papiers administratifs et autres documents d'état civil fournis par les citoyens jonchaient les trottoirs. Les poteaux de l'éclairage public, les abribus et les équipements publics ont subi également le courroux des protestataires qui ont tout détruit sur leur passage. C'est ainsi que le siège de la Protection civile a été assailli. Les riverains qui n'ont pas cautionné la dégradation massive des équipements de leur cité sont à leur tour entrés en scène pour empêcher les actes de vandalisme. Ce qui a donné lieu à des échauffourées entre les deux parties faisant des blessés parmi les rivaux. Plusieurs jeunes émeutiers ont été arrêtés par les services de sécurité avant d'être libérés. A l'heure où nous mettons sous presse, un important dispositif sécuritaire quadrille toujours les lieux à l'effet de parer à toute éventualité.