Les communes, submergées par un nombre important de souscripteurs, n'arrivent plus à gérer le flux des jeunes orientés vers leurs services. Il y a quelques jours, une décision ministérielle a été adressée aux responsables de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et à la direction de l'emploi de la wilaya, les instruisant de mettre fin à l'octroi des contrats relatifs au dispositif d'insertion professionnelle (DAIP). Deux jours après, la tutelle est revenue sur sa décision, mais excluant la catégorie des contrats de formation et d'insertion des jeunes chômeurs non diplômés (CFI). Cette décision est motivée, selon Mohamed-Cherif Nadji, directeur de l'emploi, par le taux élevé des souscripteurs à ce dispositif. Même les communes n'arrivent plus à gérer le flux des jeunes demandeurs orientés par la direction de l'emploi de Annaba. « Nous sommes les seuls à être pénalisés par cette décision ; sans niveau d'instruction, nous éprouvons d'immenses difficultés à nous insérer dans le monde actif, et avec cette dernière décision, le ministère de la tutelle a approuvé notre exclusion », commentera Abdesslam Rabah, un jeune chômeur sans diplôme, qui a postulé pour le dispositif CFI. Au retard dans le paiement des jeunes insérés s'ajoute l'infériorité de l'offre des contrats par rapport à la demande. Créé par décret ministériel n°08/126 du 19/04/2008, le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) englobe les contrat d'insertion des diplômés (CID), contrat d'insertion des professionnels (CIP) et les contrat de formation et d'insertion (CFI), venus à la rescousse des jeunes chômeurs. Entamée en juillet 2008, son application a permis d'absorber des pans entiers de jeunes chômeurs tant au niveau local que national. Dans ce contexte, la direction de l'emploi de Annaba a enregistré, jusqu'à la fin janvier 2009, 8 600 demandes de travail répondant aux critères du DAIP pour les douze communes. Au total, et jusqu'à hier, 6 014 ont été accordées aux jeunes chômeurs. Ces derniers ont reçu leur contrat dans les trois catégories, respectivement 1 289 CID, 404 CIP et 4 321 CFI. La part du lion revient aux trois communes, en l'occurrence Annaba, El Bouni et Sidi Amar. La première est Sidi Amar avec 1 678 contrats, suivie par Annaba, 1 381contrats, et El Bouni, 1 061. Force est de constater que le CFI a été essentiellement adopté par les services communaux. Cependant, au regard des chiffres avancés par la direction de l'emploi, le chômage dans certaines communes n'est pas si important. En effet, celle de Aïn El Berda n'a été concernée que par 28 demandes de contrat, lesquelles ont été satisfaites (26 CID, 2 CIP et aucun CFI). Tout autant qu' El Eulma, qui a accordé 19 contrats toutes catégories confondues, exceptant aussi les CFI. Quant à la commune de Chorfa, elle n'a reçu que 13 demandes de contrats accordés aux jeunes universitaires et à ceux issus de la formation professionnelle.