Sur les traces de Dinet». Le thème de l'exposition picturale, qui s'est déroulée plusieurs jours durant à l'Ecole supérieure des beaux- arts d'Alger, aurait laissé à penser à une pléiade de tableaux dédiés à l'illustre peintre et qui en porteraient la signature. Il n'en est rien. Il s'agit d'une exposition collective de jeunes plasticiens de la ville de Bou Saâda, précisément de la commune des Ouled Sidi Brahim. Riche en couleurs, l'expo est inspirée des travaux laissés par Nasredine Dinet où l'ocre domine comme la configuration du paysage de cette ville attrayante. Comme nous l'a déclaré Larouk Djamel, enseignant à l'Ecole supérieure des beaux-arts et initiateur de cette rencontre à Alger d'une douzaine d'artistes bousaâdi. «A travers cette expo, nous visons à faire connaître le savoir-faire et la maîtrise du pinceau, du crayon et des différentes techniques». Ce sont des jeunes autodidactes pour certains qui ont montré de réelles aptitudes à l'instar de Dahmani Cheikh Khalil, qui n'a pas fait les grandes écoles mais qui s'avère être un artiste talentueux porteur d' un avenir prometteur. Parmi le groupe, le «vétéran» Lebcir Mohamed Tawfik, est sans doute le plus rompu à l'exercice de l'art plastique. Et pas seulement, puisque Lebcir, la cinquantaine est un ancien élève de l'Ecole de cinéma de Moscou et spécialiste en dessins animés. Il est évident que l'expo a dévoilé des qualités insoupçonnées chez ces jeunes pétris de talent et dont les palettes aux couleurs chaudes inspiraient bien des poètes. Bensalah Ishak, Debabi Abdenour, Turki Mourad, Slimani Saïd, Bensalem Samir, Abdeldjebar Brahim, Abdelmoumen Mahmoudi et tous les autres ont permis de faire connaître Bou Saâda, tout en se frottant aux élèves de l'ESBA d'Alger, avec lesquels une complicité s'est établie. Si nos jeunes peintres revendiquent une meilleure considération de la part des autorités de la ville où ils résident, ils n'hésitent pas aussi à demander une révision de l'accès à l'Ecole supérieure, notamment pour ceux qui ont accompli leurs études au sein des écoles régionales mais qui se trouvent «bloqués» par, disent-ils, une réglementation «bureaucratique». Il est vrai que le talent n'a pas de statut et qu'un artiste ne se décrète pas par un arrêté. Les artistes de Ouled Sidi Brahim, nous ont administré la preuve éclatante que le pays profond recèle aussi des potentialités peu connues...