Ma fille est en 9e AF, elle est studieuse et assez intelligente. Depuis toujours elle vit des moments de peur à l'approche des compositions. Elle panique. De ce fait, elle n'a jamais décroché de bonnes notes (en composition) contrairement aux devoirs surveillés où elle excelle. C'est d'ailleurs grâce à ces derniers qu'elle atteint et dépasse le 10 sur 20 requis pour l'admission. Et cela dure depuis la 7e AF. Je ne sais vraiment quoi faire pour la motiver à réussir ses compositions. Mme Saliha T. ( Bouzaréah) Réponse : Voilà un parfait exemple des conséquences de l'évaluation à des fins de sélection, où la note est comptabilisée. En vérité, ce n'est pas tant les épreuves des compositions qui lui font peur, mais l'échéance lointaine de fin d'année à laquelle cette composition est rattachée : l'éventualité d'un échec. La preuve est que le devoir surveillé -administré en surprise à l'entrée en salle de classe sans que les élèves ne soient prévenus- n'influe pas négativement sur son comportement et son rendement. Dans cette dernière situation, votre fille -émotive apparemment- n'a pas l'esprit braqué sur la note : elle ignorait la date de ce devoir surveillé. Les élèves émotifs peinent à surmonter ou à gérer la pression et le stress des épreuves décisives mais programmées dans le temps. L'évaluation n'a pas fini de susciter des questions quant à l'utilité des notes comptabilisées par l'administration à des fins de classement, de sélection et d'orientation. Le débat est tranché dans certains pays, où la note scolaire qui sanctionne le travail de l'élève est perçue en tant que stimulant pédagogique et non en tant qu'exigence de l'administration. La note est assimilée à un baromètre des efforts qui restent à fournir pour l'élève et à un guide pour l'enseignant qui aura ainsi à moduler son enseignement. Elle est le révélateur premier du rendement de l'enseignant, du programme et de la méthode utilisée. Cependant la tradition persiste, confondant l'évaluation -un concept nouveau qui remonte aux années1970- et le contrôle des acquisitions qui, lui, appartient aux écoles des Jésuites de l'Europe des siècles passés. La problématique de l'évaluation est posée, des tendances s'affrontent entre modernistes et traditionalistes. Ces derniers sont toujours braqués sur la vision de l'école espace de sélection. Nous espérons que dans le cadre de la réforme de l'école, le MEN aura à trancher dans le sens suivi par les pays développés.