Ahmed Hammadi a entamé, hier, une grève de la faim. Installé en face du portail d'entrée de la maison de la presse Tahar Djaout, l'on peut lire sur les affiches placardées derrière lui la raison de son mouvement désespéré : son fils. «J'ai épousé, en 1993, une Danoise. Nous nous sommes mariés ici, en Algérie, et nous vivions ici», raconte Ahmed. Quelques années plus tard, en 1999, naquit de cette union un garçon, Rayane. Le couple commence alors à battre de l'aile et le divorce est prononcé en 2001 par la cour de Sidi M'hamed. «Elle s'est désistée de son droit de garde. De ce fait, j'ai eu la garde exclusive de mon fils», affirme Ahmed. «Mais j'ai insisté pour qu'elle obtienne une carte de séjour afin qu'elle puisse rendre visite à Rayane», poursuit-il. Tout se passait pour le mieux jusqu'à ce fatidique 4 février 2008. «J'étais en déplacement au Danemark. Durant mon absence, des individus ont kidnappé mon fils. Depuis, je n'ai aucune nouvelle de lui», se morfond le père. Et ce ne sont pourtant pas les tentatives, les requêtes et autres démarches qui ont manqué. «J'ai remué ciel et terre, en vain. Je sais qu'il a résidé à l'ambassade du Danemark à Alger, et ce, jusqu'à sa fermeture. J'ai frappé à toutes les portes, parlé à toutes les représentations diplomatiques et gouvernementales. Mais personne n'a voulu ou pu m'aider», s'indigne Ahmed. Ce qu'il demande aujourd'hui, et ce qu'il espère obtenir de sa grève de la faim, c'est l'intervention des plus hautes instances du pays. «Je sollicite du président de la République son concours, afin qu'il fasse pression pour que l'on me rende la chair de ma chair. Que l'on me dise qu'il est vivant, qu'il va bien…», plaide-t-il.