L'enlèvement des enfants issus de mariage mixte par l'un des parents suite à un divorce prend des proportions alarmantes dans notre pays. Et c'est l'avocate Fatma Zohra Benbrahem qui tire la sonnette d'alarme. « L'enlèvement de ces enfants est un fléau très dangereux et d'une extrême sensibilité qui empoisonne la vie de la société algérienne», s'est-elle alarmée lors d'une conférence de presse organisée à Alger. Selon l'avocate, ce phénomène prend des proportions alarmantes. Elle citera le cas de Ahmed Hammadi qui s'est marié à une Danoise dont il a eu un enfant. Les choses n'allaient pas très bien entre le couple et leur histoire a fini par un divorce. Comme condition, M. Hammadi a exigé la garde de son fils. Les choses se sont déroulées conformément à la réglementation juridique et le père s'est rendu, après la procédure judiciaire, au Danemark pour déclarer la garde de l'enfant. Quelques années plus tard, la mère de l'enfant a resurgi. « Elle a kidnappé le petit Rayane à la sortie d'une école à Alger en compagnie de l'ambassadeur du Danemark en Algérie», a révélé maître Benbrahem. Et de poursuivre : « Plus tard, une lettre est parvenue au domicile de M. Hammadi et dans laquelle son ex-épouse lui a avoué que leur enfant était avec elle ». Exprimant le vœu de vouloir revoir son fils, le père est entré en contact avec l'ambassade. Cette dernière lui a indiqué que Rayane et sa mère avaient quitté le sol algérien sans donner d'adresse. Après investigations, il s'est avéré qu'ils se réfugiaient à l'église Saint Augustin de Annaba. Hier, ils étaient nombreux venus témoigner de leur cas et de leur détresse de vivre loin de leurs enfants restés en Europe. Comme c'est le cas de Riad Didouche qui souffre depuis que l'ambassade de France l'a menacé de reprendre l'enfant et de le remettre à sa mère résidant en France ou bien le cas de Rabah Gouassem dont les enfants ont été kidnappés par leur propre mère, une Algérienne de nationalité allemande. « L'Algérie fait face à une drame. Les Etats européens sont de mèche et se lancent sans remords dans la déportation d'enfants d'un pays vers un autre en leur octroyant une nationalité dans le cadre de leur politique de repeuplement», a estimé Me Benbrahem. Selon elle, en 2005, une association a été créée en France pour agir contre les Etats impliqués dans la déportation d'enfants. « Les procès sont en cours avec la collaboration de maître Collard qui travaille également sur les cas algériens ». Dans le même contexte, la conférencière a également tiré la sonnette d'alarme face au kidnapping à but lucratif. « Les enfants volés sont utilisés comme cobayes pour des expériences médicales, plus précisément les transplantations d'organes, à savoir les yeux et les reins », a-t-elle avancé. Pour elle, le crime existe et il est temps d'agir particulièrement dans ce genre de cas caractérisés par « une complicité extraordinaire de médecins ».