Des visites guidées pour des projets dépassés. Abdallah Khanafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, n'a pas dissimulé son mécontentement lors de sa visite de travail effectuée jeudi dernier dans la wilaya de Tipasa. Il avait été à maintes reprises interpellé par les hommes de la mer qui lui ont fait part de leur désespoir et de leur désarroi.A Bou Ismaïl, au niveau du centre conchylicole en cours de travaux, Abdellah Khenafou s'est interrogé sur l'utilité d'un centre pilote de démonstration et de formation dans l'élevage des moules et des huîtres implanté au bord d'une mer polluée, d'une part, et sur l'inefficacité de la ferme pilote, un projet algéro-espagnol, d'autre part. «Ce projet est malheureusement dépassé, c'est une dépense inutile d'argent et une perte de temps», déclare-t-il aux responsables du Centre national de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA). «Nous avons des centres similaires ailleurs à Boumerdès, et je ne comprend pas pourquoi nos chercheurs ne se rapprochent pas de ces centres sous-exploités, ajoute-t-il, depuis mon arrivée à ce ministère on me fait visiter des projets pilotes dépassés.» Face aux multiples questions des jeunes qui s'interrogeaient sur leur avenir dans le secteur de la pêche, le ministre de la Pêche n'a pas cessé de rappeler aux marins que les aides accordées actuellement aux jeunes sont plus intéressantes et avantageuses que celles d'avant. Le membre du gouvernement aura quand même été informé sur certains dysfonctionnements grâce à ce contact direct avec les professionnels de la mer. L'exemple lui est venu d'un ramendeur, réparateur des filets de pêche. «Je constate qu'une anarchie règne dans les ports de pêche. L'absence d'organisation est à l'origine de plusieurs difficultés rencontrées par les gens des métiers de la mer», précise-t-il. «Ces espaces portuaires nous échappent, et justement, c'est à ce niveau que surgissent les problèmes. Notre secteur a besoin de cet espace vital pour sa bonne gestion, car cette défaillance entrave son développement. Il y a manque d'intelligence. Bien entendu, j'ai toujours besoin de ces infrastructures portuaires, du moment que notre secteur agit en amont et en aval, sans maîtriser ces ports. Par ailleurs, j'ai décidé l'arrêt de construction des plages d'échouage, qui ne servent à rien», conclut-il. Le ministre de la Pêche semble décidé à remettre le secteur de la pêche sur la bonne voie.