Les protestations continuent dans les Aurès Des centaines de citoyens continuent à animer des mouvements de protestation dans plusieurs localités de la wilaya. Dans les deux communes de N'gaous et Taxlente, des jeunes ont fermé les sièges des APC pour la deuxième journée consécutive, réclamant le départ des chefs de daïra, dont ils relèvent respectivement, et la dissolution des APC (voir notre édition du dimanche). Les protestataires, dont le nombre a augmenté avec les habitants des villages et dechras, qui les ont rejoints dans la matinée d'hier, dénoncent l'échec de leurs responsables dans la gestion du quotidien, le favoritisme et la stagnation des projets de développement avec, en tête, le logement rural. Les habitants d'un petit village enclavé dans la commune de Ras Laâyoun ont, à leur tour, fermé le siège de la commune et exigé la présence du wali. Idem pour les habitants de la commune de Kasbat, dans la daïra de Ras Laâyoun. Dimanche, des habitants de Sidi Mâanceur ont fermé la RN88 reliant Batna à Khenchela pour manifester contre « le détournement » d'un projet de lycée au profit de Ayoun Laâssafer, chef-lieu de daïra, dont dépend leur commune. Les protestataires ne veulent plus que leurs enfants continuent de souffrir du problème de transport en l'absence de bus scolaires. Par ailleurs, des citoyens de la dechra de Merial, non loin de Sidi Maânceur, ont bloqué eux aussi la même RN88, revendiquant le gaz naturel.
Un collégien tabassé devant son CEM Les élèves du CEM Asma Bint Abi Bakr, ex-SNET, à Batna, ont entamé, hier, une grève spontanée, ouverte, jusqu'au départ de leur directrice. Sur les lieux, nous avons rencontré ces collégiens ; selon eux, la directrice, mettant de côté son rôle d'éducatrice, a commandité des voyous pour agresser un élève à la sortie de l'école. « Elle s'est vengée sur lui parce que nous sommes allés le matin à la direction de l'éducation pour exposer des dépassements dans la gestion de notre établissement», nous a raconté le cousin de l'adolescent. « A notre retour vers 11h, la directrice était dans la cour avec deux hommes en noir, qui devaient dépasser la trentaine chacun. A midi, à la sortie des classes, mon cousin a été sauvagement tabassé devant l'école par ces deux mêmes personnes », a-t-il ajouté. Une seule enseignante a accepté de nous parler sous le couvert de l'anonymat : « Oui, plusieurs enseignants ont vu ces deux hommes avec la directrice, ce sont des proches à elle.» La victime, Larbi Bouabdallah, élève de 4è année, a été transporté à l'hôpital dans un état grave; il a reçu les premiers soins avant d'accompagner sa famille au poste de police pour déposer plainte contre la directrice, ses proches et l'inspecteur de l'éducation. Ce dernier, selon le père de l'adolescent, « n'a rien fait pour mettre fin aux agissements de cette personne». Nous avons tenté de joindre la directrice en question, mais elle était absente.