Il y a cinq ans, mercredi 7 mars 2001, Halim Mokdad rendait son dernier soupir sur son lit d'hôpital à Beni Messous, après avoir lutté dignement contre la grave maladie qui le rongeait depuis des mois. Halim venait d'avoir 65 ans. Homme affable, d'une extrême simplicité, Halim était attaché aux petites gens qu'il a magnifiées dans ses nombreux reportages effectués à travers le pays, durant plus de trois décennies. L'aventure journalistique le passionnait. Que ce soit à El Moudjahid où il a pratiquement fait toute sa carrière, ou dans les autres publications, dont El Watan, Halim inspirait le respect par la qualité de ses écrits, mais aussi par sa personnalité. Ce « subversif de la plume » qui préférait écrire sur le pays profond était un perfectionniste qui aimait le travail du terrain. Halim savait aussi détendre l'atmosphère dans les situations les plus tendues. Je me souviens avoir effectué avec lui la couverture du séisme d'El Asnam en 1980. Appréciant son attitude vis-à-vis des rescapés qu'il réconfortait par des mots simples et chaleureux. Ces mots transparaissaient dans ses écrits dont les générations actuelles devraient s'inspirer. Réservé, pour ne pas dire effacé, Halim n'a jamais mis en avant son passé révolutionnaire pour se faire valoir. Il était membre de l'OCFLN activant dans la Wilaya IV. A l'indépendance, Halim toucha un peu à la radio avant d'intégrer El Moudjahid en 1966. L'enfant de Saoula allait y effectuer une longue et brillante carrière qui l'a mené à travers notamment l'Afrique, ponctuée d'un reportage inoubliable sur l'avènement de la République islamique d'Iran.