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Des routes entrecroisées
Publié dans L'Expression le 08 - 10 - 2008

Il est donc parti! On le savait malade, mais personne ne s'attendait à sa disparition qui, pour tous ceux qui l'ont connu et approché, reste une perte pour une profession qui a toujours eu besoin d'hommes de son envergure. Bachir Rezzoug, nous l'avons connu au début des années 60. Alors que le pays venait juste de recouvrer sa souveraineté, il fallait réinventer le journalisme et beaucoup de ceux qui ont embrassé cette profession ne l'ont pas toujours fait par vocation. Mais il y avait un travail qu'il fallait faire, une vacance qu'il fallait combler.
Nous étions jeunes et Bachir Rezzoug qui nous avait précédés quoique n'ayant qu'un ou deux ans de plus que nous, apparaissait à nos yeux alors comme un guide, nanti d'un savoir qui nous faisait alors défaut. C'est au quotidien El Moudjahid, école du journalisme dont on ne soulignera jamais assez le mérite, que nos routes se sont croisées au milieu des années 60. Bachir était en fait un touche-à-tout qui s'intéressa à tous les aspects liés au journalisme, du secrétariat de rédaction au reportage en passant par la photo. D'aucuns estimaient que c'était un perfectionniste qui aimait son métier et n'avait de cesse de faire partager cet amour à son entourage et surtout à ces jeunes qui arrivaient au journalisme, souvent avec de fausses idées. En fait, beaucoup de jeunes étudiants, dont j'étais, n'avaient pas à l'époque de vocation précise et étaient venus à El Moudjahid en vacataires (pigistes, correcteurs de presse, documentalistes), histoire d'arrondir les fins de mois. J'étais alors correcteur et débutais mon travail à partir de 19 heures jusqu'au bouclage du journal, souvent vers 2 heures du matin. C'est au contact d'hommes comme Bachir Rezzoug que j'ai «viré» vers le journalisme que je n'ai plus quitté. Je n'ai pas eu souvent l'occasion de travailler directement avec Bachir Rezzoug, mais nos routes se sont, à plusieurs reprises, entrecroisées et mes contacts avec lui ont été enrichissants.
Je me souviens qu'il a été, avec le défunt Mokhtar Chergui, à la source de la fondation du premier hebdomadaire sportif algérien Sport Actualité, supplément sportif d'El Moudjahid avec lequel j'ai eu l'occasion de collaborer. C'était en 1969. La première qualité de Bachir Rezzoug était l'affabilité et il cherchait toujours à mettre à l'aise son interlocuteur, mais savait aussi se servir de l'ironie avec dextérité. C'est sans doute ce trait de caractère que nous retiendrons le plus de notre défunt confrère qui était très strict sur les normes de travail. Mais, en fait, Bachir Rezzoug a surtout été un «aventurier», au sens noble du terme, du journalisme et de la presse. Il était toujours présent pour aider à porter la bonne parole, à donner un «coup de main» aux confrères comme cela a été le cas pour la relance d'Alger Républicain. Il fonda, ou participa à la fondation, d'un grand nombre de journaux dont le tout premier quotidien du soir algérien, Alger Ce Soir, en compagnie de Youssef Farhi et de la première vague de journalistes algériens post-indépendance. Nous sommes fiers d'avoir fait partie de cette vague qui nous permit de côtoyer des journalistes dont le nom est devenu illustre, à l'instar de Bachir Rezzoug et Halim Mokdad.
Outre d'avoir participé à la création de nombre de titres de la presse algérienne, Bachir Rezzoug avait une grande foi dans le journalisme et croyait à ce qu'il faisait, ne manquant jamais de communiquer cette foi et cette croyance à ses jeunes confrères. Récemment, questionné par un confrère d'El Watan, qui lui demandait si la presse algérienne avait un avenir, le défunt Bachir Rezzoug eut ces mots: «Oui, si c'est dans la conviction, la liberté et le courage. Ce sont là, les maîtres mots de ce sacerdoce.» Oui, pour lui, le journalisme, qui a été, en fait, sa vie, était un sacerdoce et il le prouva par son passage à la tête du quotidien d'Oran La République où il put, seul maître à bord, mettre en pratique ses idées, révolutionnant le concept-même de journalisme dont l'archétype était alors El Moudjahid.
Le ton libre du journal La République apporta une certaine fraîcheur et spontanéité à une presse par trop austère, induisant de nouvelles normes dans l'information. Ces dernières années, malgré sa maladie, il continua à être très proche d'un monde qui a toujours été le sien -celui des médias- qu'il a servi sans ostentation et avec beaucoup d'humilité. C'était là en fait tout Bachir Rezzoug. Adieu l'ami!


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