Sur plus de 400 demandes exprimées en moyenne annuellement, seulement 150 cas aboutissent. La «kafala» a permis à des milliers d'enfants algériens, privés d'affection familiale, d'intégrer une famille. A Oran, l'année dernière, 123 enfants abandonnés ont été pris en charge par des familles d'accueil dans le cadre de la kafala (l'adoption). Selon la responsable du dossier de l'adoption auprès de la direction de l'action sociale «la demande de kafala exprimée par les couples est plus importante que le nombre d'enfants abandonnés». Sur plus de 400 demandes exprimées en moyenne annuellement, quelque 150 cas aboutissent. Ce chiffre ne concerne que les plus «privilégiés» d'entre les nouveau-nés abandonnés, à savoir ceux laissés dans les maternités ou encore ceux déposés volontairement par leurs mamans célibataires au siège même de la pouponnière. Les mères qui abandonnent leurs enfants ont trois mois pour revenir sur leur décision si elles émettent le vœu de les récupérer dès le premier mois de l'abandon. Une fois le délai expiré, l'enfant sera systématiquement placé en milieu familial. Traumatismes psychologiques La famille kafila a toujours le libre choix du sexe et de l'âge de l'enfant. Le travail ne s'arrête pas là car une enquête sociale, économique et psychologique doit se faire d'abord sur les lieux pour s'assurer que l'enfant grandira dans des conditions favorables et que le couple est vraiment prêt à ouvrir ses bras à cet enfant pour lui offrir le lien de parenté, dont il a été privé par ses parents biologiques, pour le reconstruire et le vivre pleinement avec ses parents adoptifs. Une fois l'enquête bouclée, les dossiers présentés doivent passer par une commission présidée par le directeur de la DAS et qui décidera au cas par cas du placement de chaque bébé. Pour une grande partie, des personnes nées hors mariage, vivre dans une société qui les rejette pour être nées sous X n'est guère facile à supporter. C'est souvent cette injuste attitude adoptée par la société envers les enfants nés sous X qui est à l'origine de la souffrance et de la majorité des traumatismes psychologiques que subissent les enfants abandonnés par leurs parents biologiques.