Les gardes communaux demandent l'impossible. Ou tout du moins certaines de leurs revendications sont «irréalisables», estime Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ainsi, pour le ministre, sur les 14 revendications comprises dans la plateforme des gardes communaux, seules 8 sont admissibles et seront prochainement étudiées. «Nous essayerons de leur donner le maximum pour ce qui est rationnel et logique», a-t-il déclaré. Ces demandes «rationnelles» ont trait aux «problèmes des salaires, des primes, comme les primes de risque, de rentabilité, les heures supplémentaires, les congés non consommés, l'amélioration du système de retraite, ainsi que la prise en charge des veuves et des orphelins des agents décédés», a énuméré M. Ould Kablia. Quant à l'impossible ? «Ces histoires de primes forfaitaires de 540 millions, qui sont tout bonnement irréalisables», tonne-t-il. «Ils voulaient défendre leurs pays, au nom du patriotisme, de l'amour du pays et de leurs concitoyens, et maintenant ils veulent être payés !», a-t-il poursuivi. «Ils ne sont pas titulaires, mais contractuels. Ils ont négocié dans leur contrat leurs salaires et avantages. Nous sommes donc liés par ce contrat», a-t-il tenté d'expliquer. Toutefois, une commission, à laquelle les gardes communaux doivent prendre part, va commencer à étudier toutes ces questions dans les quelques jours. La marche annoncée par le CNDC pour samedi prochain est interdite. «D'ailleurs, ils n'ont pas introduit de demande. Pour eux, c'est un défi, une provocation. Ils ne demanderont jamais d'autorisation», a affirmé le ministre. De même pour les marches organisées samedi dernier à Oran et à Batna. Elles n'ont pas été interdites, mais aucune demande n'aurait été introduite. Ainsi, lorsque la demande est faite dans les formes réglementaires et dans les normes, «la marche est tout à fait autorisée», a assuré M. Ould Kablia. Pour ce qui est de l'agression dont s'est plaint Saïd Sadi, président du RCD, lors du rassemblement de samedi dernier, sous les yeux de dizaines de policiers, le ministre s'est montré quelque peu sardonique. «Si ce n'était les forces de sécurité, il n'y aurait plus de Saïd Sadi aujourd'hui».