Les jeunes oranais sont les plus vulnérables à la consommation du cannabis. Ils sont de plus en plus « accros » au joint. Les exemples foisonnent d'adolescents accrochés par les dealers, « les marchands de la mort » et dont la vie est réduite à néant. « Globalement, on constate une consommation accrue des drogues à Oran. L'usage de la drogue est un phénomène qui touche essentiellement les jeunes », note un spécialiste du centre de désintoxication de Sidi Chahmi. Oran est passée de ville transitaire de cannabis à une ville consommatrice, avec une moyenne d'une tonne de drogue saisie chaque année. Le cannabis représente la principale drogue consommée dans notre pays. A cela s'ajoutent des quantités de cocaïne, d'héroïne, d'opium et de substances psychotropes. Près de 500 affaires de drogue sont traitées par la justice chaque année à Oran. Trois quarts en moyenne des personnes concernées par ces affaires ont moins de 35 ans. Parmi les multiples drogues qui circulent dans la capitale de l'Ouest, la consommation est particulièrement remarquée du cannabis, d'ecstasy et de cocaïne chez les 15-34 ans. La vérité des chiffres L'Office national de lutte contre la toxicomanie confirme, de son côté, que les quantités de drogues saisies « ne cessent d'augmenter. » « Elles sont passées de 6 t en 2002 à 10 t en 2004, et durant le premier semestre 2005 cette quantité a atteint 8 tonnes. » La polytoxicomanie constitue un élément essentiel des problèmes liés à la drogue en Algérie. « Les analyses toxicologiques des décès liés à la drogue révèlent souvent la présence de plusieurs substances et l'on sait que la consommation concomitante d'alcool accroît les risques liés à l'usage d'héroïne et de cocaïne », précise notre toxicologue du centre de Sidi Chahmi. C'est dire la difficulté que rencontrent les spécialistes pour affiner leurs chiffres avec précision. « La consommation croisée de deux ou plusieurs drogues aggrave forcément l'état d'addiction à l'une ou l'autre de ces substances ou au deux. On imagine les dégâts causés sur la santé des jeunes », avance le médecin qui explique que « l'analyse des données des enquêtes en milieu scolaire et dans la population générale suggère que, pour la plupart des indicateurs, Oran est une ville à prévalence élevée. » Mais, il y a plus grave. Pour ce médecin, « les effets négatifs de l'usage du cannabis suscitent de plus en plus d'inquiétudes ». De plus en plus de jeunes adultes ont consommé récemment du cannabis. La cocaïne et autres stimulants font l'objet d'analyses et de commentaires de la part des toxicologues. Cette drogue est en pleine expansion en Algérie. De l'avis des toxicologues, « Oran représente pour les trafiquants une plaque tournante mais aussi un marché important et les indicateurs suggèrent que, dans l'ensemble du territoire national, l'usage d'amphétamines, d'ecstasy et de cocaïne continue de croître ».
