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Des adolescents aux portes de l'enfer
Drogue, solvants et psychotrope à Mila
Publié dans El Watan le 28 - 07 - 2008

Qu'on ne se berce pas d'illusions ! Mila n'est plus une société conservatrice comme l'on tente de le faire croire. La recrudescence des affaires liées au trafic et à la consommation des drogues en est l'un des signes révélateurs.
Etiquetée à tort ou à raison de société conservatrice et hautement puritaine au regard de sa vocation typiquement agricole, donc à l'abri des grands rushes touristiques et des importants mouvements migratoires, la wilaya de Mila, contrairement à ce préjugé favorable, est pourtant rattrapée, ces trois dernières années, par l'un des fléaux les plus insidieux : les stupéfiants en l'occurrence. La comparution quasi régulière de dizaines de jeunes prévenus devant les tribunaux pour consommation et/ou trafic de drogue est symptomatique à cet égard. Le mal est d'autant plus terrifiant et alarmant qu'il contamine des adolescents ne pouvant plus se passer de leur « petit joint quotidien » ou de leur dose de Rivotril, de Diazépam et autres substances psychotropes. Désarmés et impuissants face aux chants des sirènes, des gamins ragaillardis par leur adolescence sont irrésistiblement entraînés dans les abysses infernaux des stupéfiants. Une descente aux enfers qui se fait, dans une très large proportion, à l'insu de parents trop absorbés par les implications de la vie de tous les jours. Par ailleurs, et à en croire certaines indiscrétions, plusieurs chefs de familles sont au courant des dérives qu'encourent leurs enfants, mais préfèrent fermer délibérément les yeux de peur de voir ces derniers entraîner en prison. La vingtaine à peine entamée, L. B. et K.Y., ainsi que leur acolyte, S.C., 16 ans et quelques poussières, passent déjà pour des drogués invétérés.
L'emprise de la came sur ce « trio de choc » est telle qu'il ne peut plus se passer de sa part de « zetla » qu'il consomme, à l'exemple d'ailleurs de la majorité des jeunes accros, au pied même des immeubles. « Il n'y a pas d'avenir dans ce foutu bled ; nous sommes des chômeurs permanents et personne ne veut de nous. Pourquoi se soucier alors de notre santé puisqu'on est des bons à rien ? » ont révélé de jeunes exclus scolaires interrogés sur la dangerosité que représente sur leur santé l'abus de ces produits narcotiques, entre autres le kif. « Le divorce des parents d'élèves peu soucieux de l'éducation de leurs enfants, les drames sociaux, les conflits conjugaux, le mal- vivre, le désoeuvrement sévissant à grande échelle et la pauvreté endémique, sont autant de maux favorisant le basculement de la jeunesse dans les griffes de la drogue », ont estimé des personnes adultes questionnées sur le syndrome de la prolifération des drogues et des barbituriques, notamment en milieu urbain. Au quartier populeux des 1109 logements de Chelghoum Laïd, trois gérants de magasins d'alimentation générale, au moins, nous ont affirmé que des gamins pointent tous les jours chez eux et ne repartent qu'une fois ayant obtenu le tube de colle (Patex) pour un usage on ne peut plus hypnotique, à l'évidence. « J'ai personnellement refusé de vendre ce genre de produits à des enfants de la cité et alerté leurs parents, mais les mômes restent planter là pendant des heures », a indiqué T. Z., propriétaire d'une superette qui avoue de temps à autre accéder à leurs sollicitations de peur de subir des actes de vandalisme.
Un axe de grand trafic
Il ne s'agit pas ici de jeter la pierre aux services sécuritaires qui se sont tout de même distingués par de retentissants coups de boutoir dans le cadre de la lutte sans merci contre la propagation des stupéfiants. Force est de constater, cependant, que le territoire de la wilaya de Mila sert désormais de base ou, du moins, d'arrière-base et de zone de transit de la drogue et son corollaire, les psychotropes. Et pour cause, l'on est plus au stade de la saisie de quantités dérisoires de kif destiné à la consommation, comme ce fut le cas de la saisie de 474g de kif traité par les éléments de la sûreté de la daïra de Chelghoum Laïd vers le mois d'août 2005 ou les 23g saisis au mois d'avril 2007 par la PJ de Grarem. A présent, les prises dénotant que le mal s'est effectivement incrusté dans le milieu milevien, y compris les localités rurales, sont de plus en plus importantes. A ce juste propos, les services de la gendarmerie nationale avaient démantelé, vers la fin mars 2006, à Tadjenanet, un réseau de 7 narcotrafiquants en possession de 10, 650 kg de résine de cannabis. Une autre affaire de saisie de plus de 11 000 comprimés de psychotropes avait été élucidée par les mêmes services. Par ailleurs, 1 kg de kif a fait l'objet d'une saisie dans la commune de Amira Arrès. A la lumière de ces éclairages, toutefois loin d'être exhaustifs, il n'est pas déplacé d'induire que le loup est bel et bien dans la bergerie. Des dizaines, voire des centaines d'adolescents fréquentant au vu et au su de tous les milieux interlopes à Chelghoum Laïd, où la drogue et les substances hypnotiques, en passant par les boissons alcoolisées, coulent à flots, est un secret de Polichinelle.
Pis encore, « des élèves et des collégiens introduisant des joints et des substances euphorisantes à l'intérieur des établissements éducatifs auraient été suspectés », à en croire certains enseignants. En tout état de cause, il ne fait aucun doute que certains sites périphériques de la ville de Chelghoum Laïd comme la cité Abdellah Bacha, les abords de la cité du stade, les 500 logements CNEP et les « mistates » de la bande boisée de la zone industrielle, sont de véritables fiefs de drogués et d'adeptes de Bacchus. Des descentes inopinées, des rafles et des fouilles minutieuses sont certes effectuées, de temps à autre, par les services sécuritaires, mais ces opérations « coup-de-poing » demeurent un cautère sur une jambe de bois, dès lors que les animateurs de ces embuscades sont facilement identifiables à leurs uniformes et leurs véhicules, donc donnant suffisamment de temps aux toxicomanes de se délester de tout indice compromettant. Certaines informations font état de l'existence d'une réelle chaîne de solidarité entre les dealers et les consommateurs qui s'arrangent pour ne laisser aucune trace dès qu'une présence des forces de l'ordre est signalée dans les parages. Ne sont-ils pas allés jusqu'à saboter à coups de pierre les lampadaires de l'éclairage public pour s'adonner librement, à la faveur de l'obscurité, à leurs amples libations qui durent jusqu'au petit matin ? Ces « halakates » juvéniles qui ne payent pas de mine sont le lot quotidien de paisibles citoyens qui ne savent à quel saint se vouer.


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