Des universitaires, des hommes de lettres, des militants associatifs et de nombreux curieux se sont retrouvés pour rendre et assister à cet hommage rendu à l'illustre écrivain algérien. Le colloque, organisé par la direction de la maison de la culture, l'association Si Mouh Oumhand, le théâtre Jean Sénac de Marseille et l'association Massinissa de la même ville, se termine demain. Dans une salle pleine, à la cérémonie d'ouverture, Ould Ali El Hadi, président du comité d'organisation, dira à propos de cette rencontre : « Cette manifestation est un prolongement des activités consacrées, le printemps dernier, à l'homme de théâtre Mohand Ouyahia. Nos amis du théâtre Jean Sénac de Marseille qui y avaient participé ont alors suggéré de consolider davantage le partenariat entre les deux rives de la Méditerranée. C'est ainsi qu'est née l'idée d'organiser un colloque sur la vie et l'œuvre de Kateb Yacine. » Pour sa part, Hamid Aouameur, responsable du théâtre Jean Sénac, soulignera que lorsque la France célébrait le centenaire de la colonisation en 1930, de nombreux écrivains algériens étaient des enfants : Mouloud Mammeri avait 13 ans, Mohammed Dib 10 ans et Kateb Yacine 1 an. « Ces écrivains algériens de langue française ont connu une célébrité qui a dépassé les frontières de l'Algérie et de la France. Aujourd'hui, tous disparus, ils doivent rester les témoins de notre histoire, de notre identité et ils sont notre mémoire collective. C'est dans ce but que le théâtre Jean Sénac participe à l'organisation de ce colloque », dira cet expatrié, installé à Marseille. Cependant, des réserves sont émises quant à l'organisation de ce colloque. Youcef Aït Mouloud, comédien dans la troupe Action culturelle des travailleurs (ACT) de Kateb Yacine et compagnon de l'auteur de Mohamed prends ta valise, dira : « Cette initiative est excellente et il faudra la renouveler. Mais, sans jouer aux trouble-fêtes, je dirais que pour faire découvrir Kateb Yacine, l'homme et le poète, au jeune public, il aurait fallu, à mon sens, inviter le journaliste Moh Saïd Ziad, ami de longue date de Yacine. » Durant les débats de vendredi dernier, les intervenants ont soulevé la question de l'accessibilité des œuvres de Yacine aux nouvelles générations. C'est d'ailleurs le thème de la communication de Marie-Pierre Fernandes, présentée hier après-midi. Aujourd'hui, dans la matinée, Mohamed Lakhdar Maougal abordera la question culturelle et linguistique chez Kateb Yacine. Une table ronde, des projections de films documentaires, des expositions et un montage théâtral de textes seront présentés aux résidentes des cités universitaires de Bastos et de Didouche.