Privés du droit d'exercice syndical, les travailleurs de cette entreprise de l'ANP, revendiquent surtout une augmentation des salaires. Environ 2500 employés de l'entreprise de réalisation industrielle de Seriana (ERIS) ont tenu, hier, un sit-in devant leur usine, spécialisée dans la production de munitions de guerre. C'est le deuxième mouvement de protestation après une semaine de grève, achevée jeudi dernier, restée sans écho. Privés du droit d'exercice syndical, les travailleurs de cette entreprise située dans la commune de Seriana (à l'est de Batna), appartenant à l'ANP, revendiquent en premier une augmentation des salaires. «La majorité des travailleurs est permanente, et pourtant on ne touche pas le SMIC», s'indigne S. B., l'un des protestataires. Une réalité confirmée par un employé de l'administration, lequel, au bout de 25 ans de service, ne dépasse pas les 13 600 DA par mois. Un salaire honteux qui n'atteint même pas le SMIC, fixé par l'Etat à 15 000 DA. Les grévistes exigent aussi la révision, ou du moins la précision de leur statut, étant à ce jour considéré comme personnel civil non assimilé (PCNA). Une situation qui, selon l'un d'eux, ne garantit pas tous les droits. D'autres revendications d'ordre socioprofessionnel sont portées sur la plateforme soumise au directeur de l'usine. Les grévistes préviennent qu'ils ne renonceront pas à leur mouvement avant d'obtenir pleine satisfaction. Ceci dit, les travailleurs qui ont accepté de nous parler, se sont exprimés sous couvert de l'anonymat, de peur de représailles de la part de l'administration militaire. Un mouvement de protestation initié dans la même usine il y a une quinzaine d'années, s'est soldé par le renvoi de 17 employés, se souvient l'un de nos interlocuteurs.