Après un mutisme qui a duré près de 15 jours, le secrétaire général de l'UGTA a rencontré hier les présidents des fédérations du secteur économique, les représentants des unions locales de la wilaya d'Alger et enfin les représentants de la section syndicale de l'entreprise (SNVI). Sidi Saïd a communiqué lors de cette réunion, organisée en début d'après-midi, plusieurs décisions en réponse aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs grévistes. Concernant l'augmentation des salaires, le secrétaire général de la Centrale syndicale a affirmé qu'un groupe de travail sera installé aujourd'hui au ministère de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, en vue de lancer les travaux sur les conventions de branche dans le secteur économique public. Cette réunion sera tenue en la présence des différentes SGP des secteurs concernés pour étudier les mécanismes de la hausse des salaires des travailleurs. L'autre décision importante prise par les pouvoirs publics et communiquée par la Centrale syndicale concerne la revendication relative au départ à la retraite sans conditions d'âge. Sidi Saïd a promis que l'ancienne formule, c'est-à-dire une retraite après 32 ans de service, reste en vigueur pour cette année en cours. Ces décisions ont été communiquées aux syndicalistes présents à cette rencontre en vue de les transmettre à la base des travailleurs. Pour ce qui est de la situation des travailleurs de la SNVI, Sidi Saïd a promis qu'un représentant de la Centrale syndicale sera présent demain à l'AG des travailleurs pour leur communiquer ces décisions et les convaincre de la nécessité de reprendre le travail. Les syndicalistes ont estimé, à la fin de la rencontre, que les revendications des travailleurs ne sont pas totalement prises en charge à travers ces décisions. «C'est à peine 50% des revendications qui ont été écoutées et obtenu une réponse de la part des pouvoirs publics dans la mesure où les travailleurs exigent des assurances et des mesures concrètes avant de décider de la fin ou non du mouvement de protestation», a-t-il estimé. Au niveau de la zone industrielle de Rouiba, la grève n'a pas encore cessé. Les travailleurs de la SNVI ont tenu hier matin leur assemblée générale habituelle où ils ont décidé d'attendre les conclusions de la réunion avec les responsables de la Centrale syndicale pour décider de la reprise du travail. Ils ont observé ensuite leur rassemblement. «On attend de connaître les réponses de la Centrale syndicale avant de voir quelle attitude prendre vis-à-vis de la grève», dira M. Zetoutou, syndicaliste à la SNVI. Les travailleurs sont, selon lui, exigeants et revendiquent des réponses claires et précises sur leurs revendications. «Sans ça, ils restent déterminés à poursuivre la grève», a-t-il ajouté. «Je ne peux prendre aucune décision. Je dois communiquer les propositions aux travailleurs qui détermineront la suite à donner à ce mouvement de contestation», a-t-il souligné. «Mais avant cela, je dois avoir des réponses qui me convainquent pour que je puisse, à mon tour, les convaincre, a-t-il indiqué. Les travailleurs réclament une augmentation des salaires et l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail. Ils ont dénoncé l'annulation de la retraite anticipée prise lors de la dernière tripartite. «En 2007, le SNMG a été relevé de 2000 dinars avec promesse de revoir tous les salaires dans le cadre des conventions de branche. Aucun travail n'a été entrepris dans ce sens. En 2009, on tient une autre tripartite pour augmenter le SNMG à 15 000 DA avec une nouvelle promesse d'augmenter les salaires des travailleurs toujours après les négociations sur les conventions de branche. Comment voulez-vous qu'on puisse continuer à croire à ces déclarations mensongères ? Si la première hausse n'a pas été appliquée alors que cela fait trois ans que la décision a été prise, qu'est-ce qui nous garantit que la deuxième va avoir lieu ? On est en train de faire passer du temps pour faire oublier les revendications des travailleurs et bafouer leurs droits», a ajouté un travailleur.