Les jeunes reviennent à la charge, assaillent le siège de l'Anem, en quête d'emploi. Ils protestent contre l'iniquité dans l'attribution des postes de travail. Des centaines de jeunes chômeurs ont pris d'assaut, hier, le siège de l'Anem. Des échauffourées ont eu lieu entre contestataires et forces de l'ordre. Une avalanche de projectiles lancés en direction du bloc administratif regroupant plusieurs directions, a contraint les employés des administrations concernées à quitter les lieux dans un climat de panique et de confusion générale. Des slogans hostiles à certains responsables et des propos injurieux ont été proférés par les jeunes en furie, venus réclamer des postes d'emploi. L'arrivée du nouveau directeur, fraîchement installé, a sonné le début de l'escalade du mouvement à cause d'un discours jugé «sans surprise» par les manifestants, voire «provocateur», par Nabil et Sabri, deux émeutiers questionnés en aparté. A 10 h, la mare humaine s'ébranle vers le siège de la wilaya où des bombes lacrymogènes sont tirées par les forces antiémeutes pour disperser la foule. Emeutes à Mechroha Les émeutiers sont ralliés, quelques minutes après, par d'autres jeunes manifestants qui usent, encore une fois, de pierres pour s'attaquer aux forces de l'ordre, lesquelles répliquent par des courses-poursuites, l'utilisation de véhicules antiémeutes et gaz lacrymogènes. A l'heure où nous rédigions l'article, tous les commerces des rues Amirouche, Victor Hugo, Ibn Badis, l'ALN… étaient encore fermés. Pour le deuxième jour consécutif, des troubles ont été signalés dans la commune de Mechroha où la route a été encore une fois bloquée en signe de protestation contre le taux élevé du chômage, les défaillances dans l'aménagement urbain et d'autres préoccupations à caractère social. Hier, des voix ont carrément appelé au départ de l'actuel P/APC, Saïd Sebbit, condition sine qua non, selon des émeutiers joints par téléphone, «pour que la commune retrouve son calme». Pour sa part, le P/APC nous a déclaré: «Nous sommes en pourparlers avec les citoyens qui ont bloqué la route et qui sont revenus, depuis peu, à de meilleurs sentiments.» S'agissant de la fermeture de certaines écoles, mesure préventive prise, hier, par la commune, il ajoutera que la décision a été adoptée sur la base des réserves émises par des directeurs d'établissements scolaires, «pour parer à toute éventualité».