Deux commissions d'enquête sur le bradage et la dilapidation du foncier industriel et urbain dans la wilaya de Tizi Ouzou ont été installées, à l'issu des travaux de la session ordinaire organisée mardi, mercredi et jeudi, par l'assemblée populaire de wilaya consacrées à l'examen de plusieurs secteurs d'activités. La mission attribuée à ces commissions «est de déterminer les conditions dans lesquelles ont été passées les transactions foncières dans la ville de Tizi Ouzou depuis des années entre les différents organismes chargés de cette tache et les particuliers d'une part et auditionner les investisseurs qui ont acquis des lots de terrains pour essayer de comprendre s'ils comptent vraiment concrétiser leurs projets, puisqu'un bon nombre de lots industriels a été dévié de sa vocation », a expliqué M. Aoudj, élu à l'APW.
Cependant, le groupe des élus du Front forces socialistes (FFS), contestant l'ordre du jour s'est retiré mardi, des l'ouverture de la session en raison, avance-il, de «l'inopportunité de la thématique proposée, vu la montée de la contestation sociale qui prévaut dans la région». Ceux du Rassemblement national démocratique (RND) se sont démarqués de cette démarche de l'APW.
Une position sur laquelle se sont alignés les élus du Front de libération nationale (FLN). Ces derniers estiment : «Qu'étant donné la conjoncture marquée par le marasme social et les contestations émanant de différente couche sociale », il serait plus judicieux, aux yeux de ces deux partis, «de nous focaliser sur les problèmes quotidiens de la population»
Mais le parti majoritaire à l'Assemblée, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne l'entend pas de cette oreille. En réponse à la déclaration des élus du FFS, sans les cité, le chef du groupe RCD a rétorqué : «Il est urgent de procéder à la réalisation de nouveaux pôles urbains que l'APW actuelle a su concevoir en vue de parer au déficit en foncier dont souffre notre wilaya faute de lucidité et d'autre formes de dilapidation de ceux qui ont eux à gérer ce sensible dossier précédemment»
Dans le même document, le RCD accuse indirectement les élus du FFS qui ont eu à gérer la municipalité et l'APW au milieu des années 90. À ce propos, le chef de groupe RCD, M. Hadj Saïd, notera : «Faut-il rappeler l'ampleur, la responsabilité et les auteurs de la dilapidation du foncier urbain de la ville de Tizi Ouzou qui hypothèque gravement le devenir et la modernisation du chef lieu wilaya et les affaires de justice qui ont défrayé la chronique en matière de déprédation de foncier avant de situer les complicités politiques (…) ».
Ici, l'allusion est faite à l'affaire de l'agence foncière de Tizi Ouzou qui a été examinée par le tribunal de Tizi Ouzou en mars 2010, impliquant l'ex-maire FFS de Tizi Ouzo, toujours en cavale à l'étranger. Après l'avènement de cette affaire, l'ex-élu a été radié des rangs du plus vieux parti de l'opposition.