Les médias arabes et la vérité », c'est le thème d'un colloque international organisé aujourd'hui et demain par l'Institut de la pensée arabe, en collaboration avec le Syndicat des journalistes du Golfe. Une première dans les annales intellectuelles des Emirats arabes unis, puisqu'on verra la participation de grands noms de la presse arabe et mondiale. On peut, entre autres, citer Jim Kelly, directeur de la rédaction du Times, Stephan Host de la revue allemande Der Spiegiel, Id Brtadley de la chaîne de télévision américaine CBS, ainsi que le directeur de la BBC monde. Du côte arabe, on verra la présence du directeur général de la chaîne de télévision Al Arabia, et plusieurs responsables de journaux arabes influents paraissant soit au Moyen-Orient ou à Londres. L'émir saoudien Bandar Khaled Al Faysal, qui supervisera les travaux de cette rencontre politico-médiatique, a estimé qu'« elle constitue une occasion rêvée pour consacrer dans la réalité le dialogue entre la civilisation arabe et occidentale, et construire sur des bases culturelles et intellectuelles saines des ponts entre les différentes communautés humaines, ainsi qu'entre les spécialistes des médias à travers les deux mondes ». Il a ajouté : « Si nous avons choisi le thème des médias, c'est à cause notamment de l'importance qu'ils ont pris ces dernières années dans la vie des pays et des institutions. Sans oublier aussi les changements stratégiques et radicaux imposés par les attentats de septembre 2001 et la lutte globale supposée contre le terrorisme dans le monde et ses conséquences sur la vie et la liberté des peuples. » Pour sa part, Mouna Al Mouri, directrice exécutive du Syndicat des journalistes émiratis, a indiqué que le colloque sur les médias arabes et internationaux vise aussi à unifier la notion de vérité au sein de toutes les rédactions du monde. « La vérité ou du moins l'honnêteté, a-t-elle dit, comme première condition du travail journalistique, ne peut en aucun cas être une notion à géométrie variable. Elle doit être unique et indivisible, selon qu'on se trouve à Washington ou à Damas. Elle ne doit pas être aussi dictée par des intérêts de conjonctures, mais par le devoir d'informer les lecteurs avec objectivité ou, du moins, honnêteté. » Des hommes politiques et d'affaires prendront également part à cette grande manifestation médiatique internationale, tels que Naguib Sawiris, directeur général de la compagnie téléphonique Orascom, Saâd Hariri, député libanais, ainsi que Ayman Noor, journaliste et ancien candidat malheureux aux élections présidentielles égyptiennes, au nom du parti d'opposition Al Ghad. Cette rencontre intervient après l'annonce du roi des Emirats, cheikh Khalifa Ben Zayed, à l'occasion de la fête nationale, de la perspective prochaine d'organiser des élections législatives libres visant à élire, au suffrage universel, la moitié des députés du royaume. Une première aussi dans ce pays où, jusque-là, seule la famille royale avait le monopole sur toutes les représentations politiques et autres institutions économiques. Le vent de la démocratie soufflera-t-il assez fort pour changer les mentalités des pays du Golfe ? La réponse est à attendre dans les cinq années à venir...