Photo : Lylia M. Pour la première fois depuis son institution, le Haut Conseil islamique organise un colloque sur l'Islam et les sciences rationnelles; entre le passé et le présent. Chercheurs, islamologues et plusieurs historiens nationaux et étrangers ont été invités à Alger pour animer des séances de travail en plénière et en ateliers. Le choix de la thématique n'est pas fortuit. La tenue du colloque, qui a débuté hier, intervient au moment où l'Islam et les Musulmans font l'objet de comportement attentatoire dans bon nombre de pays occidentaux. Les participants présenteront durant leurs travaux en atelier les synthèses et dernières recherches sur les sciences rationnelles en Islam et leur apport à l'humanité. Il s'agit donc d'une opportunité, pour faire connaître, à tout ceux qui l'ignorent, que les savants musulmans sont les promoteurs de plusieurs disciplines enseignées actuellement. Les intervenants auront d'ailleurs à se référer au transfert du savoir des musulmans vers l'Europe médiévale. Les spécialistes à l'image du Dr Ould Larroussi Tayeb, directeur de l'Institut du monde arabe à Paris, Dr Nidhal Guessoum, enseignant à l'Université américaine aux Emirats arabes unis, Dr Ahmed Djebbar, enseignant à l'université de Lille, le confirment d'ailleurs dans leurs interventions, mettant en évidence, le culte du savoir impulsé dès le premier siècle de l'Islam. Selon Dr Cheikh Bouamrane, président du HCI, cette rencontre n'est qu'une réponse aux interrogations de certains intellectuels en Occident sur la relation entre Islam et la raison et l'apport de cette religion divine à la civilisation universelle. C'est aussi une réponse à Gouguen Heim, qui, dans un livre paru en 2008, dénie à l'Islam la civilisation musulmane, tout rayonnement et acquis et découvertes dans le domaine des sciences. Le président du HCI évoque dans ce contexte le nouveau phénomène «d'Islamophobie savante », exacerbée et nourrie par la campagne haineuse menée par les médias occidentaux contre l'Islam et les musulmans. Selon Dr Bouamrane, l'islamophobie n'est que la résultante de l'ignorance. « Il faut rectifier les erreurs historiques. Il faut argumenter courtoisement et présenter le problème dans la sérénité et le respect et avancer des arguments et éclairer le public dans le monde musulman. Il s'agit de rétablir la vérité sans agressivité», a souligné Dr Bouamrane appelant les intellectuels à garder leur sérénité. «C'est ce que nous faisons actuellement», a-t-il affirmé, prenant l'exemple de la présente rencontre à l'Aurassi. Il impute la persistance des préjugées négatifs qui collent à l'Islam au peu d'intérêt que lui accordent certains chercheurs et scientifiques et même des journalistes en Occident. «Le Saint Coran et la Sunna prônent l'importance de la recherche et de la connaissance dans le domaine des sciences rationnelles et incitent à l'acquisition du savoir et de la science», a-t-il affirmé. Quatre thèmes sont soumis au débat durant les travaux du colloque à savoir, la philosophie, les sciences médicales, les mathématiques, l'astronomie. Les travaux du quatrième atelier permettront aux chercheurs de se pencher sur trois axes concernant le rôle des savants musulmans dans la prospection de la nature des matières et bien d'autres disciplines.