Bien qu'elle constitue l'une des principales vocations de la wilaya de Tipaza qui crée des milliers d'emplois, 40% des unités de pêche sont immobilisées au niveau des quais pour différentes raisons. Théoriquement, il existe dans les ports de la wilaya de Tipaza 419 unités composées de 56 chalutiers, 108 sardiniers et 55 petits métiers, pour une main-d'œuvre inscrite auprès de l'administration maritime évaluée à 5000 personnes environ. Dans le cadre du programme quinquennal 1999-2004, près de 660 dossiers ont été déposés. Avec un seul dossier, le promoteur peut postuler à plusieurs investissements dans l'activité du secteur de la pêche. La commission nationale a délivré des décisions pour 90 promoteurs uniquement. Quatorze dossiers ont été par la suite annulés en raison du non-paiement de l'apport personnel. Selon les statistiques de l'administration de la pêche de la wilaya de Tipaza, seulement 20 projets ont été réalisés. Il s'agit de l'acquisition de 19 navires de pêche et de la réhabilitation de trois unités de pêche. Le coût global de l'investissement concernant ces 20 dossiers concrétisés s'élève à 767 140 840 DA. 31 dossiers pour un coût de 1 261 684 494 DA sont en voie de réalisation. Ce chapitre d'investissement concerne la réalisation de chambres froides, la fabrique de glace, la réalisation des ateliers de maintenance, la remotorisation des navires déjà opérationnels, l'achat de 29 bateaux de pêche, la création d'une unité de conchyliculture à Aïn Tagourait et l'acquisition des camions frigorifiques. Enfin, 25 projets sont en cours de finalisation bancaire. En matière d'investissement, l'Etat a participé jusqu'à 40% du montant global du coût du projet. Des textes relatifs à la nouvelle réglementation en la matière d'investissement dans le secteur de la pêche sont en attente d'approbation. C'est l'aquaculture qui se trouve à la traîne dans la wilaya de Tipaza. D'ailleurs, 5 dossiers ont purement été annulés, alors qu'ils ont été accordés initialement. Les promoteurs ont du mal à verser la somme inhérente à l'apport personnel. Par conséquent, le projet ne voit jamais le jour après plusieurs années. Pour l'administration de la pêche, les secteurs de l'environnement et du tourisme entravent le développement de l'aquaculture dans la wilaya de Tipaza, en dépit d'une forte demande enregistrée. C'est un dialogue de sourds qui caractérise les relations entre ces trois directions. Pour ce qui est des perspectives du secteur de la pêche dans la wilaya de Tipaza, après la signature des accords de partenariat avec des opérateurs étrangers sérieux, les autorités envisagent de développer la construction navale avec de l'acier et l'aquaculture qui nécessite des moyens financiers importants et une technologie, et de créer une unité de production des filets et des matériels de pêche. En ce qui concerne le chantier naval, cinq demandes ont été formulées dont trois des partenaires étrangers. En plus des obstacles rencontrés avec les secteurs de l'environnement et du tourisme, vient s'ajouter celui des concessions des terrains avec l'EGPP d'Alger. A ce rythme, le secteur de la pêche de la wilaya de Tipaza risque de ne pas atteindre les objectifs fixés dans le cadre du plan économique 2005-2009. Les populations du secteur de la pêche s'interrogent sur les résultats des défilés des délégations étrangères au niveau des ports de la wilaya de Tipaza depuis les dernières années. Beaucoup de cortèges et des bruits sonores (sirènes) et des repas copieux, pour aboutir en fin de compte au même résultat.